Les acides gras essentiels et la santé hormonale

Les acides gras essentiels et la santé hormonale

Les matières grasses jouent un rôle essentiel dans la fabrication de nos hormones et le bon fonctionnement de notre système endocrinien. Ainsi, le cholestérol est la matière première à partir de laquelle notre corps fabrique nos hormones stéroïdes, y compris l’œstrogène, la testostérone, la progestérone, la DHEA et le cortisol. D’autres matières grasses qui jouent un rôle clé dans la santé hormonale sont les acides gras essentiels. On les qualifie d’«essentiels» non seulement à cause de leur importance dans la biochimie du corps, mais aussi parce que le corps ne peut les produire de lui-même et ils doivent venir de notre alimentation.

Si vous avez examiné la liste des ingrédients qu’il y a dans certaines formulations qu’on trouve dans les magasins d’aliments naturels pour soulager le syndrome prémenstruel ou les symptômes de la ménopause, vous avec peut-être remarqué qu’on y trouve souvent de l’huile de bourrache, d’onagre ou de cassis. Ces huiles contiennent un ingrédient précieux pour la santé hormonale: l’acide gamma linolénique (AGL). Dans notre corps, cet acide gras essentiel se convertit en acide dihomo-gamma-linolénique (ADGL) que nos cellules peuvent convertir en «bonnes prostaglandines» de série 1, ou PGE-1, qui sont anti-inflammatoires, et qui entravent la formation des «mauvaises prostaglandines», ou PGE-2, qui sont pro-inflammatoires. Comme on sait, l’inflammation passe maintenant avant le cholestérol comme risque majeur de cardiopathie et de crise cardiaque.

En plus de servir à la synthèse de «bonnes prostaglandines», l’ADGL normalise la tension artérielle, active le système immunitaire, prévient le durcissement des artères et normalise la coagulation sanguine. Le niveau dans le corps de cet acide gras essentiel est de plus relié à la sénescence. En effet, on a démontré qu’une carence de ce nutriment accélérait le vieillissement.

Les prostaglandines, vous connaissez?

Sur le plan moléculaire, les prostaglandines sont des cousines de nos hormones stéroïdes et comme les hormones, elles sont douées d’une activité régulatrice qui affecte pratiquement tous nos organes, qu’on soit homme ou femme. Toutefois, contrairement aux hormones qui circulent partout dans le corps, les prostaglandines agissent seulement sur la cellule où elles ont été formées par la synthèse des acides gras essentiels provenant de notre alimentation. Leur durée de vie est très courte et elles ne peuvent être stockées dans les cellules – il faut donc en produire continuellement pour les besoins du corps, qui s’en sert entre autres pour:

  • le contrôle du transit du calcium dans les cellules
  • le maintien de la viscosité optimale du sang
  • la régulation de la tension artérielle
  • la régulation des sucs digestifs et des hormones
  • le contrôle de la fertilité
  • la régulation de la division et du développement cellulaire
  • le soutien de la fonction immunitaire

Étant donné qu’elles ont un tel impact sur notre santé, il est donc très important de donner à notre corps ce qu’il lui faut pour en améliorer la production. Selon le Dr Joseph Mercola1 il est essentiel de maintenir les niveaux sanguins d’insuline, une hormone pro-inflammatoire, au minimum nécessaire pour contrôler la glycémie. La meilleure façon d’y arriver est de surveiller l’index glycémique de nos aliments (voir montignac.com). Puis il y a l’exercice, cet incontournable. De plus, il faut s’assurer d’avoir un niveau adéquat de vitamine D (prendre 5,000 UI par jour en hiver), et consommer des oméga-3 (huiles de poisson de bonne qualité et en particulier l’huile de krill) qui ont également un rôle dans leur production. Toutefois, le meilleur moyen d’assurer une production optimale de ces précieuses prostaglandines est de consommer des acides gras essentiels qui servent directement à leur fabrication au niveau cellulaire.

L’huile d’onagre pour la santé optimale

L’onagre est une plante originaire d’Amérique du Nord dont la jolie fleur jaune s’épanouit le soir (en anglais, le nom «evening primrose» reflète ce fait). Elle était appréciée par les amérindiens comme source alimentaire (ses racines et graines sont comestibles), ainsi que pour ses propriétés médicinales.

La science moderne s’est penchée sur ses graines qui contiennent une huile riche en acides gras essentiels fournissant 65% d’acide linoléique et 8 à 10% d’acide gamma-linolénique (AGL), précurseur direct des prostaglandines PGE-1. L’onagre fait partie de la famille des oméga-6, mais contrairement à d’autres membres de cette famille qui peuvent contribuer à des problèmes de santé, l’AGL qu’elle contient joue un rôle clé dans le corps. Un manque d’AGL provenant de l’alimentation produira une variété de symptômes, y compris la fatigue et le manque d’énergie, qui seront souvent attribués à un manque d’hormones – et en réalité le bon fonctionnement du système endocrinien sera aussi affecté étant donné que les prostaglandines sont des pro-hormones.

Les bons et les mauvais oméga-6

On parle beaucoup de nos jours des problèmes causés par la surabondance d’oméga-6 dans notre alimentation par rapport aux oméga-3. De plus, certains omega-6 sont source de prostaglandines pro-inflammatoires (PGE-2). C’est pourquoi il faut bannir de notre alimentation les huiles hydrogénées ou partiellement hydrogénées et tous les aliments qui en contiennent, soit la majorité des denrées préparées ou transformées en usine.

La supériorité de l’huile d’onagre comme source d’AGL

Des recherches scientifiques se poursuivent sur les bienfaits de l’huile d’onagre, car bien qu’elle contienne moins d’AGL que l’huile de bourrache ou de cassis elle contient d’autres ingrédients qui la rendent plus biologiquement active, ce qui la met en tête de file parmi les sources d’AGL pour obtenir les bienfaits qu’apportent cet acide gras essentiel:

  • soulager les symptômes du syndrome prémenstruel et de la ménopause
  • réduire les douleurs aux seins associées au cycle menstruel ou à la dominanceoestrogénique
  • stabiliser l’humeur et réduire l’anxiété
  • aider au bon fonctionnement des cellules, des nerfs et du cerveau
  • appuyer la santé de la peau et des cheveux
  • favoriser la transmission saine des impulsions nerveuses, ce qui peut avoir un effet sur la mémoire
  • aider à maintenir une saine tension artérielle
  • favoriser l’assimilation du calcium et la santé des os.

Un mot sur les omega-3

Dans l’article en référence, le Dr Mercola suggère de prendre l’huile d’onagre avec l’huile de krill, qu’il considère comme la meilleure source d’omega-3 riches en EPA (acide eicosapentanoïque) et DHA (acide docasahexanoïque), des matières grasses qui servent également à la fabrication des bonnes prostaglandines et dont la science a abondamment prouvé les bienfaits pour le système cardiovasculaire et le système immunitaire. Selon le Dr Mercola, l’huile de krill aurait l’avantage de contenir des phospholipides qui assurent une meilleure assimilation de ces précieux ingrédients actifs (le krill est une micro-crevette pêchée surtout dans les eaux glaciales des océans arctique et antarctique, dont les baleines en particulier se nourrissent). Pour ce qui est des omega-3 de source végétale (graine de lin, noix, etc.), leur efficacité pour le système cardiovasculaire dépend de la capacité du corps de transformer l’acide alpha-linolénique qu’ils contiennent en EPA et DHA.

Référence:

http://krilloil.mercola.com/krill-oil-women.html

Commentaire de MichelineJe dois avouer que la rédaction de cet article m’a fait redécouvrir l’importance des acides gras essentiels qui sont source d’acide gamma linolénique (AGL). Bien que je sois à la post-ménopause depuis longtemps, j’ai pris la résolution d’ajouter un supplément d’huile d’onagre à mon régime alimentaire car à vrai dire je veux mettre toutes les chances de mon côté pour combattre l’inflammation, cet ennemi sournois qui constitue un plus grand risque pour notre santé cardiovasculaire que le cholestérol. De plus, quand l’arthrite nous guette au fur et à mesure que nous vieillissons, les bonnes prostaglandines sont notre meilleur allié pour nous en protéger. C’est beaucoup mieux que de se fier aux anti-inflammatoires pharmaceutiques, qu’ils soient en vente libre ou prescrits, car ceux-ci n’aident pas le corps à s’aider lui-même et deviennent éventuellement nos ennemis à cause de leurs effets secondaires.

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