Les découvertes scientifiques sur la progestérone se multiplient

Les découvertes scientifiques sur la progestérone se multiplient

Lors du Congrès mondial 2010 de la médecine anti-âge à Monaco, la progestérone a été à l’avant-plan à cause de son rôle pour maintenir la santé du système nerveux. Une communication présentée par la Dre Christa Nadjafi, M.D., gynécologue et scientifique, a mis en évidence les recherches récentes qui confirment l’importance de maintenir un niveau adéquat de progestérone à tout âge autant chez les hommes que chez les femmes.

La progestérone est produite par les ovaires chez les femmes et les testicules chez les hommes et les glandes surrénales chez les deux sexes. Cette hormone est synthétisée par l’enzyme 3 beta-hydroxysteroid déhydrogenase à partir de la pregnenolone, qui elle-même est synthétisée à partir du cholestérol. Mais un fait moins connu est que la progestérone est également produite par les cellules gliales, qui représentent 50 pour cent du volume cérébral et que l’on retrouve également dans le système nerveux périphérique.

Comme toutes les hormones, la progestérone apporte son message à nos cellules en se liant à des récepteurs cellulaires qui leur sont propres. On trouve des récepteurs de progestérone un peu partout dans le corps: l’utérus, les seins, les ovaires, la prostate, le foie, les cellules épithéliales des yeux, le cerveau et le système nerveux périphérique. En science on distingue deux sortes de récepteurs de progestérone, soit de type A ou B qui ont chacun leur rôle et dont le ratio détermine l’effet de la progestérone sur la programmation cellulaire.

Dans sa communication devant cette prestigieuse assemblée d’experts de la médecine anti-âge, la Dre Nadjafi s’est appuyée sur les études suivantes pour démontrer les effets de la progestérone sur le système nerveux. (À noter qu’il s’agit ici de progestérone bio-identique et non de progestines comme l’acétate de médroxyprogestérone ou Provera).

  • Une étude à double insu contre placebo, dans le cadre de laquelle on a administré de la progestérone à 38 hommes souffrant d’anxiété, a constaté que l’anxiété était considérablement réduite quatre heures après l’administration de la progestérone, effet qui s’est prolongé de 9 à 24 heures.
  • Les effets de la progestérone orale sur le sommeil ont été démontrés dans une étude clinique à laquelle ont participé 9 hommes, âgés de 19 à 33 ans. On a utilisé l’électroencéphalographie (EEG) pour évaluer les différents stades du sommeil et on a également analysé les concentrations plasmiques de progestérone. Grâce à l’action de deux métabolites de la progestérone, l’allopregnanolone et la pregnanolone (à distinguer de la pregnenolone) qui peuvent activer les récepteurs GABA dans le cerveau, des changements salutaires sont survenus au cours des différents stades du sommeil.
  • En 1976, la Dre Katharina Dalton d’Angleterre1 a publié des recherches importantes qui démontraient que la supplémentation en progestérone chez les femmes enceintes menaient à un développement plus rapide de leurs enfants au cours de leur première année, et à des progrès académiques plus rapides, mesurés à 9 – 10 ans et à 17 – 20 ans. Les meilleurs résultats académiques ont été atteints par les enfants dont la mère avait reçu de 5,000 mg de progestérone sur une période de plus de 8 semaines avant la 16e semaine de gestation.
  • Dans une étude clinique, on a administré de la progestérone et de l’œstrogène à des prématurés correspondant au temps de gestation qui leur a manqué et où par conséquent ils n’ont pas été exposés à ces hormones. Les bébés ainsi traités ont eu un développement psychomoteur normal, une meilleure minéralisation osseuse et une réduction de troubles pulmonaires par rapport aux bébés qui n’avaient pas reçu ce traitement.
  • Une déficience en progestérone semble jouer un rôle causatif chez les enfants souffrant du trouble de déficit d’attention avec ou sans hyperactivité (TDA / TDAH). La crème à la progestérone administrée à un enfant de 9 ans a éliminé ses problèmes de comportement et en l’espace de six mois il est devenu un des meilleurs de sa classe dans tous les sujets. Selon le Dr Michael E. Platt2, un manque de progestérone et un surplus d’insuline peuvent être une cause du TDA / TDAH. Bien sûr, tout traitement de ce problème passe par des changements dans l’alimentation, et dans certains cas l’élimination du gluten.
  • La progestérone a également été étudiée dans le contrôle de la sclérose en plaques. On sait qu’elle favorise la remyélinisation des nerfs en augmentant le nombre d’oligodendrocytes dans le cerveau, ce qui crée une hausse de la protéine de base constituant la myéline. De plus, la progestérone inhibe la formation des métalloprotéinases qui alimentent la plaque inflammatoire caractéristique de la sclérose en plaques. Une preuve évidente du rôle que peut exercer la progestérone dans le contrôle de la sclérose en plaques est le fait que cette maladie devient en rémission pendant la grossesse. On sait que le niveau de progestérone chez les femmes enceintes est jusqu’à 10 fois plus élevé qu’en temps normal.
  • Dans une étude sur des souris menée à l’université de Buenos Aires en 2002 par le Dr D. Gonzales et associés3, il a été démontré que la progestérone protège contre la neurodégénérescence de la moëlle épinière. On a traité à la progestérone des souris souffrant de neurodégénérescence avancée, et les souris ainsi traitées ont repris des forces et ont survécu plus longtemps que les souris non traitées.
  • En 2007, une étude clinique a eu des retentissements dans le monde médical quand on a constaté que 77% des patients qui recevaient de la progestérone par voie intraveineuse dans les 12 heures après un traumatisme crânien ont eu un taux de survie amélioré et une meilleure récupération des fonctions mentales à comparer aux patients qui n’avaient pas reçu ce traitement. Une étude chinoise pour sa part a constaté que les patients qui recevaient de la progestérone dans les 8 heures après un traumatisme crânien avaient un taux réduit de mortalité après six mois, une réduction de la pression intracrânienne, et que le traitement ne produisait aucun effet secondaire. 4
  • Trois études ont été publiées en 2009 sur l’effet de la progestérone dans les cas d’accidents vasculaires cérébraux chez les rats. On a constaté que chez les rats traités avec la progestérone les dommages au cerveau et l’inflammation étaient moins sévères et que la récupération des fonctions cérébrales et motrices était plus rapide. L’ajout de la vitamine D au traitement améliora encore davantage la récupération.4
  • La progestérone et l’épilepsie. On a mené une étude auprès 25 femmes souffrant de convulsions de diverses sortes (partielles complexes ou secondaires généralisées pour analyser leur niveau de progestérone au milieu de la phase lutéale de leur cycle menstruel. Les femmes ayant un niveau faible de progestérone (moins de 5 ng/ml) ont reçu un supplément de progestérone pendant trois mois. De ce nombre, 18 (72%) ont connu une diminution de la fréquence des deux types de convulsions.
  • La progestérone a également un effet bénéfique sur les poumons. Cette hormone améliore l’échange gazeux dans les poumons et réduit la pression alvéolaire du CO2. Les patients souffrant d’asthme traités avec la progestérone rapportent moins d’attaques asthmatiques. «Dans ma pratique», a souligné la Dre Nadjafi, «j’ai constaté que les patients asthmatiques traités avec la progestérone ont moins d’attaques, moins de perturbation du sommeil et une réduction significative du ronflement.» Et d’ajouter: «Je me demande même si l’apnée du sommeil ne pourrait pas être reliée à une déficience en progestérone.»

La Dre Nadjafi a confirmé dans sa communication les propriétés suivantes de la progestérone qu’elle a pu constater cliniquement: agit comme anti-inflammatoire, antihypertenseur et antioxydant, stimule la formation et le renouvellement des os5, protège contre l’hyperplasie et le cancer de la prostate, appuie la fonction thyroïdienne, normalise les niveaux de glucose, de zinc et de cuivre aide la libido et la fonction érectile chez l’homme.

Selon la Dre Nadjafi, en cas de déficience en progestérone, la supplémentation est non seulement justifiée mais une nécessité. Dans sa communication elle a insisté sur le fait qu’il est urgent de mener des études pour confirmer le rôle de la progestérone dans les cas de TDA, d’apnée du sommeil, de sclérose en plaques, de dysfonction érectile et d’hyperplasie de la prostate pour prévenir le cancer de cette glande. Cette experte de réputation internationale a finalement souligné qu’il n’y a pas d’effets secondaires avec la supplémentation en progestérone bio-identique si le dosage est adapté aux besoins individuels.

Sources:

Katharina Dalton, pionnière de la recherche sur le SPM et la progestérone
Dr. Michael E. Platt, The Miracle of Bio-Identical Hormoneshttp://www.plattwellness.com/
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/12650717
Voir les références de l’article «La progestérone aide à récupérer plus rapidement de traumatismes craniens et d’accidents vasculaire cérébraux»
Confirmé par une étude menée à l’Université de Colombie-Britannique par la Dre Jerilyn Prior, M.D. Voir http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/2194787
NOTA: Cet article est basé sur:
 http://www.healthwatchersnews.com/2010/09/progesterone-and-the-nervous-system/

Commentaires de Micheline:

Comme a fait remarquer la Dre Nadjafi à la fin de sa communication devant cette assemblée d’experts médicaux, «la progestérone n’a pas d’effets secondaires si le dosage est adapté aux besoins individuels» et personne ne l’a contredit. L’innocuité de la progestérone est maintenant reconnue et prouvée au niveau clinique, et des études l’ont également démontré. Mais il reste que la majorité des médecins confondent encore la progestérone avec les progestines (progestérone synthétique non bio-identique) malgré le fait que la différence saute aux yeux pour peu qu’on y regarde de façon objective. Malheureusement, la fausse information diffusée par les compagnies pharmaceutiques depuis des décennies fait que cette confusion perdure malgré toutes les études et toutes les preuves à l’appui et bien des médecins continuent encore d’attribuer à la progestérone bio-identique tous les effets secondaires néfastes des progestines comme l’acétate de médroxyprogestérone, notamment le Provera. À ce propos, lisez ce qu’en dit la Dre Sylvie Demers dans «Hormones au Féminin».

www.santedesfemmes.com