Les dernières recherches sur les troubles de la prostate: avons-nous fait du progrès?

Les dernières recherches sur les troubles de la prostate: avons-nous fait du progrès?

Selon la Société canadienne du cancer, 1 homme sur 7 sera atteint du cancer de la prostate au cours de sa vie et 1 sur 27 en mourra. Au Canada, environ 24,600 hommes recevront un diagnostic de cancer de la prostate cette année et près de 4,300 en mourront.

Malgré ces statistiques alarmantes, les experts s’accordent pour dire que la science a fait très peu de progrès en ce qui concerne les connaissances sur la biochimie de la prostate. Nous ne connaissons même pas les taux d’hormones de façon précise chez les hommes qui sont atteints du cancer de la prostate – et selon Virginia Hopkins, associée du Dr John Lee et co-auteure de plusieurs de ses livres, dont Équilibre hormonal pour les hommes1, ces données sont cruciales car elles pourraient avoir des effets dramatiques sur la façon dont la maladie serait traitée. Plusieurs recherches ont été publiées, mais il n’y a pas vraiment de cohérence entre les résultats obtenus.

À titre d’exemple, Mme Hopkins se réfère à l’édition de février 2008 du Journal of the National Cancer Institute, où l’on fait état d’une étude de synthèse combinant les données de 18 différentes études sur les niveaux d’hormones sexuelles chez les hommes, qui malgré tout n’a pas permis de trouver une association significative entre le taux des hormones et le cancer de la prostate. Toutefois, une donnée fort pertinente qui a pu être tirée de cette étude est que les hommes qui ont le plus haut taux de SHBG (protéine de liaison des hormones sexuelles), ont 14% moins de risques d’avoir un cancer de la prostate. Chez l’homme, la SHBG se lie principalement à la testostérone et à un moindre degré à l’oestradiol (le principal œstrogène produit par les femmes pendant le cycle menstruel).  La SHBG joue ainsi un rôle dans le maintien de l’équilibre hormonal car lorsque le corps reçoit le message qu’il y a trop de testostérone ou d’oestradiol, il produit plus de SHBG qui se lie à ces hormones, ce qui les rend inactives.

Selon Mme Hopkins, il y a deux raisons pour lesquelles il n’existe pas encore, dans la recherche actuelle, de preuves tangibles que les problèmes de prostate soient associés à un déséquilibre hormonal. La première est que la plupart des chercheurs mesurent les hormones dans le sang, ce qui ne donne pas les résultats les plus précis. La seconde est que des xénoestrogènes peuvent être présents dans le corps – et influencer l’hypertrophie de la prostate – mais ne sont pas détectables dans le sérum du sang. Les xénoestrogènes sont des substances d’origine chimique qu’on trouve notamment dans les pesticides, dans plusieurs types de plastiques, dans les produits laitiers et la viande des animaux d’élevage industriel etc.2 Les xénoestrogènes se fixent aux récepteurs d’oestrogènes et peuvent les activer, mais leur structure moléculaire, qui diffère de celle des oestrogènes humains, fait en sorte qu’ils ne sont pas détectés dans les tests sérologiques habituels. Jusqu’à présent, un homme peut avoir un niveau élevé de xénoestrogènes dans son sang, mais on ne le verra pas dans les tests à moins qu’ils soient analysés de façon spécifique.

Des essais in vitro et des études sur des rats démontrent que l’exposition des mâles aux xénoestrogènes à partir de la conception est associée au cancer de la prostate ou en est la cause directe. Cela devrait mettre sérieusement les hommes en garde contre les dangers des xénoestrogènes.

Le Dr. David Zava, directeur médical du laboratoire ZRT Labs en Orégon qui se spécialise dans les analyses salivaires des hormones, a effectué ce type d’analyse sur des milliers d’hommes et a regroupé les résultats obtenus dans une banque de données. Il a pu prouver de façon systématique que les hommes qui ont le cancer de la prostate ont des niveaux de testostérone et de DHEAS (sulfate de DHEA) très bas et un niveau d’oestradiol élevé. Par ailleurs, ces résultats concorderaient avec la position du Dr Lee sur le sujet dans son livre Équilibre hormonal pour les hommes1. Tout homme soucieux de sa santé et de sa longévité se doit de comprendre la biochimie hormonale de la prostate, et à ce propos le livre du Dr. Lee est un outil précieux.

LES DERNIÈRES NOUVELLES – PEUT-ON SE RÉJOUIR?

Il y a malheureusement très peu de bonnes nouvelles à signaler sur le dépistage du cancer de la prostate ou sur les traitements médicaux conventionnels de l’hyperplasie bénigne de la prostate ou du cancer de la prostate. Selon un rapport publié par l’organisme Agency for Healthcare Research and Quality (AHRQ) qui a passé en revue 592 articles publiés et comparé 8 stratégies de traitement de la prostate, «il n’y a pas assez de preuves scientifiques qui permettraient d’identifier la stratégie de traitement la plus efficace pour tous les hommes, spécialement pour les cancers qui sont diagnostiqués par l’intermédiaire du test PSA/APS (Antigène prostatique spécifique)». Plus précisément, le rapport de l’AHRQ conclut que nous n’avons pas de traitement qui soit assez fiable et sécuritaire de façon systématique, et cela amène de plus en plus de praticiens de la santé à se poser de sérieuses questions quant à savoir si certains cancers de la prostate détectés par le test de PSA devraient être traités ou non.

La chirurgie et la radiothérapie apportent leur lot d’effets secondaires permanents comme les problèmes urinaires et rectaux et l’impuissance. Une étude a démontré que les hommes qui ont des traitements externes de radiothérapie pour le cancer de la prostate ont un risque 70% plus élevé d’avoir un cancer rectal, que ceux qui ont eu recours à la chirurgie seulement. Le seul traitement qui cause ces problèmes mais de façon réversible (versus de façon permanente) est la suppression des androgènes (hormones mâles) en utilisant un traitement médicamenteux. Par contre, la carence hormonale causée par ce genre de traitement augmente rapidement le risque de diabète et de maladies coronariennes, de la même façon que pour la femme qui subit une hystérectomie totale et qui perd ses hormones. Au mieux, la suppression des androgènes ne peut être qu’une solution temporaire. Et souvent, après l’arrêt de ce type de traitement, le cancer revient avec plus de virulence.

Cela nous montre que l’approche «Attente et vigilance» n’est pas une si mauvaise option si le cancer est petit et localisé, et bien sûr, si vous pouvez supporter la situation psychologiquement. Lors d’autopsies, chez 80 à 96 pour cent des hommes qui sont décédés d’autres causes on décèle la présence de cellules cancéreuses dans la prostate, ce qui signifie que c’est un cancer qui évolue très lentement et qui le plus souvent, ne cause pas vraiment de dégâts et les hommes ont le temps de mourir d’autres causes.

Que penser du dosage d’antigène prostatique spécifique (ASP/PSA)?

La recherche sur le test PSA n’est pas plus concluante que celle qui a été menée sur le rôle des hormones dans le cancer de la prostate ou sur les traitements qui offriraient le plus d’espoir. Selon  l’AHRQ: «Le risque d’avoir un diagnostic de cancer de la prostate a presque doublé, passant de 10 à 20% depuis la fin des années 80, et cela est dû en majeure partie à l’utilisation répandue du test sérologique PSA. Mais le risque de mourir d’un cancer de la prostate reste d’environ 3%. Donc, il est très probable que nous soyons en présence d’un surdépistage considérable de ce cancer ainsi que d’une situation de surtraitement.  Le U.S. Preventive Services Task Force, un comité externe d’experts convoqué par l’AHRQ, maintient que les preuves sont insuffisantes pour recommander ou non le test PSA dans le cadre d’un examen de routine de la prostate.»  De subir ou non ce test est donc une décision individuelle à prendre en consultation avec son médecin. Mais il faut se souvenir que même si le test PSA peut détecter des cancers de stade précoce lorsqu’ils sont potentiellement le plus soignables, il produit fréquemment des résultats faux-positifs qui causent des diagnostics de cancers de la prostate qui n’en sont pas, ce qui entraîne des préjudices considérables à la santé et à la qualité de vie des hommes. C’est là l’inconvénient majeur du surdépistage (tout comme c’est le cas d’ailleurs pour les femmes victimes du surdépistage du cancer du sein par la mammographie). En présence d’un diagnostic de début de cancer, bien des médecins se sentent obligés d’avoir immédiatement recours à des traitements agressifs car ils ne savent pas s’il va progresser et causer du tort. Mais il y a de la lumière au bout du tunnel: grâce aux avancées de la recherche, on en sait davantage maintenant sur les facteurs de risques du cancer de la prostate et ce qui peut inciter un début de cancer de la prostate à se développer.

Il y a quand même des bonnes nouvelles 

Une bonne nouvelle est que beaucoup a été fait pour examiner les facteurs de risques non-reliés aux hormones – autant pour l’hypertrophie bénigne de la prostate que pour le cancer de la prostate – incluant l’hygiène de vie et le régime alimentaire. Cette recherche nous apporte une abondante information qui peut être utilisée pour prévenir et même traiter les problèmes de la prostate allant d’un petit trouble urinaire jusqu’au cancer déclaré.    

Le style de vie occidental crée une convergence de facteurs de risques

Si nous voulions faire une grande généralisation au sujet du cancer de la prostate, nous pourrions dire que le plus gros facteur de risque, autant pour avoir le cancer que pour en mourir, serait de vivre aux États-Unis, au Canada ou dans la plupart des pays Européens. Les Asiatiques ont de loin le plus bas niveau de cancer de la prostate et le plus bas risque d’en mourir (à moins qu’ils déménagent aux États-Unis, ce qui augmente leur risque).

Notre style de vie occidental augmente le risque d’avoir un cancer de la prostate de la même façon qu’il augmente le risque d’avoir un cancer du sein: consommation excessive de sucre et de mauvais gras, pas assez de fibres et de légumes, manque d’activité physique, excès de poids, exposition aux xénoestrogènes, etc. Ce style de vie mène à  l’inflammation chronique.

Éteindre les feux de l’inflammation

L’inflammation joue un rôle important dans la genèse du cancer en général et de la prostate en particulier. Une des principales causes de l’inflammation de la prostate est l’ingestion d’une trop grande quantité de certains types de gras et d’huiles. Le type de gras saturé que l’on retrouve dans les produits animaux provenant de l’élevage industriel est un des coupables. Soulignons ici que le concept-clé est l’excès; il n’y a pas encore de preuves que manger un steak ou du bacon à l’occasion va causer des dommages. Ironiquement, l’autre acide gras coupable se situe complètement de l’autre côté du spectre de saturation – les huiles insaturées riches en oméga-6 comme l’huile de maïs, l’huile de coton, l’huile de carthame et l’huile de soya. Ce sont les huiles que l’on retrouve dans les chips, les biscuits, la mayonnaise, les sauces à salade et les innombrables produits alimentaires transformés. Le troisième coupable dans l’inflammation de la prostate (vous le devinerez) est le sucre raffiné, spécialement aliments contenant des glucides gras, par exemple les frites, et les aliments contenant des glucides sucrés comme les biscuits et les beignes.

Les deux types – acides gras (en excès) et sucres raffinés – mènent le corps à instaurer un système de défense multiple pour les digérer et les éliminer. En temps normal, le corps n’a pas  trop de problèmes à composer avec un peu de ces substances, mais lorsque vous surchargez le système, il surproduit la cyclo-oxygénase (COX), une enzyme qui permet la formation de prostaglandines inflammatoires. Ce type de prostaglandine cause toutes sortes de dommages tout le long des voies métaboliques, surtout l’inflammation au niveau du coeur, des vaisseaux sanguins, des articulations et de la prostate. En fait, non seulement l’inflammation cause des dommages, mais elle peut aussi nourrir et protéger les cellules cancéreuses dans le processus de formation du cancer. Pour rajouter à ces dégâts, l’inflammation pousse littéralement les oestrogènes à rendre le processus plus destructif. Là encore, ce sont des processus biochimiques normaux qui se déchaînent en présence d’une surcharge de toxines alimentaires et environnementales. Avec l’âge, nous devenons plus susceptibles à ce type d’inflammation et aux dommages qu’elle cause à l’ADN et qui peuvent être la première étape de la création d’un cancer. 

Des armes contre les enzymes de type COX

Vous pouvez aider votre corps à réduire les dommages causés par les enzymes COX en utilisant certains types de suppléments. L’idée cependant n’est pas tellement d’aider votre corps à compenser pour la consommation de burgers et de frites, mais plutôt de contribuer à la santé de la prostate en ajoutant des outils supplémentaires et en quantité suffisante, et tout cela dans le cadre d’une bonne hygiène de vie. En d’autres termes, il est plutôt préférable de changer le style de vie et de prendre ces prochaines suggestions comme une protection supplémentaire – ce qui ne vous empêche pas de manger de viande ou déguster un beigne de temps à autre.

Une des méthodes les plus faciles de bloquer les effets des enzymes pro-inflammatoires de type COX est de manger du poisson quelques fois par semaine, ou de prendre des suppléments d’huile de poisson. Il y a beaucoup de discussion concernant l’huile de lin comme source «d’acides gras oméga3», mais selon Virginia Hopkins et d’autres auteurs, ce n’est plus tellement recommandé maintenant. Elle explique que ces huiles sont si insaturées qu’elles rancissent facilement. Consommer de l’huile ou de la graine de lin rance ouvre la porte aux dommages causés par les enzymes pro-inflammatoires. Même lorsque vous consommez des graines de lin fraïchement broyées, le lin aura encore à passer à travers divers processus de conversion métabolique pour avoir les bénéfices escomptés. Le Dr David Williams, un auteur bien connu aux É.-U., a récemment recommandé la graine de chia comme alternative à la graine de lin.

Une autre façon de combattre les effets des enzymes de type COX est de prendre un médicament anti-inflammatoire comme de l’aspirine ou de l’ibuprofène. Rappelez-vous cependant que lorsqu’ils sont pris régulièrement, ces médicaments comportent un risque de saignements gastrointestinaux. Il faut donc les utiliser avec prudence en consultation avec votre praticien(ne) de santé. Si vous avez un estomac sensible, ce n’est probablement pas un bon choix pour vous.

Quelques suppléments sont spécifiquement conçus pour réduire l’inflammation causée par les enzymes de type COX. Parmi les meilleures formules il y a le Zyflamend de la compagnie New Chapter (disponible dans les magasins d’aliments naturels) et le produit 5-Loxin de la compagnie Life Extension. Zyflamend est un mélange d’herbes et d’extraits d’épices qui ont été bien étudiées et qui ont démontré leurs effets bénéfiques.

Suppléments ou nutriments recommandés pour la santé de la prostate:

  • Extrait de baie de Sabal
  • Sélénium
  • Zinc
  • Lycopene (carottes, tomates, sauce tomate)
  • Indole-3-Carbinol (extrait de légumes crucifères)
  • Mélatonine (aide à balancer les oestrogènes)4
  • Vitamine D (1000 UI par jour sont maintenant recommandés)
  • Le Triple action de Life Extension (produits à base plantes qui aident à métaboliser les oestrogènes)5
  • Progestérone par voie transdermique4 s’il y a évidence de dominance oestrogénique.

Un mot sur la vitamine D, la mélatonine et la progestérone

Il est toujours préférable de prendre des substances bénéfiques pour la santé selon la méthode la plus naturelle possible. Cela veut dire qu’il est préférable de prendre votre vitamine D en vous exposant au soleil et d’obtenir votre mélatonine en vous couchant avant 22h et à la noirceur totale. Si vous suspectez que vous pourriez avoir besoin d’un petit support en extra sous forme de suppléments ou d’hormones, c’est toujours une bonne idée de faire mesurer vos niveaux sanguins de ces substances ou tout au moins de parler à votre praticien(ne) de la santé de votre intention d’utiliser ces suppléments pour vous assurer qu’il n’y a pas de contre-indication dans votre cas.  

Rien ne remplace une bonne hygiène de vie

N’oubliez pas que vous pouvez prendre une poignée de suppléments chaque jour pour garder votre prostate en santé, mais que si vous surchargez votre corps avec un excès de mauvais gras, de sucres et de glucides raffinés, que vous ne faites pas assez d’exercice ou que vous ne dormez pas assez, ces suppléments ne feront pas de miracles. Une bonne santé de la prostate suppose une bonne santé en général. Ceci requiert une approche polyvalente avec une bonne hygiène de vie, l’équilibre émotionnel, mental et hormonal, une réduction de l’exposition aux xénoestrogènes, l’exercice, le contrôle du stress et au besoin une supplémentation judicieuse.

 

 

Références:

Concernant les xénoestrogènes, voir l’article de Julie Turcotte
Concernant le test PSA: http://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Nouvelles/Fiche.aspx?doc=depistage-cancer-de-la-prostate-vraiment-utile_20100921

Ce produit est vendu au www.boutiqueantiage.com.

Source:http://www.virginiahopkinstestkits.com/prostateupdate.html