Nouveau guide sur l’hormonothérapie naturelle – parties 7 à 9

Nouveau guide sur l’hormonothérapie naturelle – parties 7 à 9

La collecte des données; Comment obtenir une prescription pour des hormones bio-identiques; Réflexion sur l’attitude des femmes face à leur médecin; Soyez pro-active.

 

Partie 6 : La collecte des données

  • Tenez un journal pour mieux gérer votre santé hormonale. Une charte graphique et/ou un journal contenant des notes sur vos symptômes et sur le dosage pourra vous aider à déterminer les tendances et à reconnaître les améliorations qui se produiront petit à petit. Un journal vous aidera aussi à mieux juger des progrès réalisés par rapport à votre état au début de la thérapie. Même si vous utilisez des hormones prescrites par le médecin, cela pourra vous aider à trouver la dose optimale pour vous des produits hormonaux que vous utilisez. N’oubliez pas qu’en matière d’hormones, il n’y a pas de dose standard qui convient à toutes les femmes. À moins que vous ayez une jumelle identique, il n’y a personne sur la planète qui a votre ADN et votre physiologie. Comme l’affirme le Dr John Lee dans « Tout savoir sur la préménopause » , la thérapie hormonale doit être ajustée à vos besoins et à votre physiologie particulière. En plus de tests pour mesurer vos niveaux d’hormones, un journal sera l’instrument le plus utile pour y arriver.
  • Si vous passez des tests sanguins, salivaires ou autres, gardez précieusement les résultats. Ils pourront être très utiles si vous changez de praticien(ne) de la santé.

Cliquez ici pour télécharger le «Test de contrôle pour l’équilibre hormonal», qui vous aidera à tenir votre journal.

 

 

Partie 7 : Comment obtenir une prescription pour des hormones bio-identiques

En Amérique et en Europe, les médecins peuvent prescrire l’oestrogène et lla progestérone bio-identiques sous différentes formes:

       Pour l’oestrogène :

  • L’oestrogène bio-identique existe sous différentes formes : comprimés oraux, timbres ou gels. Quand votre médecin vous prescrit de l’oestrogène, assurez-vous qu’il est sous forme de gel (transdermique ou vaginal) ou de timbre. N’acceptez jamais de prendre de l’oestrogène sous forme orale, même s’il est bio-identique (p. ex. Estrace) à cause de l’augmentation des facteurs de coagulation sanguine produit par l’effet de premier passage au foie. Au Canada la marque de commerce de l’oestrogène bio-identique transdermique est Estrogel, et en Europe on le trouve sous le nom d’Estreva.

      Pour la progestérone :

La progestérone bio-identique est disponible :

  •  en gélules administrées par voie orale ou vaginale (p. ex. Prometrium et Crinone en Amérique du Nord, Utrogestan en Europe).
  • sous forme de crème pour usage topique préparées en pharmacie sur ordonnance. Ces crèmes peuvent contenir seulement de la progestérone ou une combinaison de différentes hormones (progestérone, oestrogènes, testostérone). Si votre médecin hésite à vous prescrire ce type de produit par manque d’information sur le dosage, donnez-lui les coordonnées d’un pharmacien préparateur qui se fera un plaisir de lui donner les renseignements nécessaires. (Voir l’onglet «Partenaires»).

Bien que les progestines (progestatif synthétique non bio-identique) telles que l’acétate de medroxyprogestérone (Provera) peuvent avoir une utilité dans certains cas particuliers et pour usage à très court terme (p. ex. dans le cas de saignements abondants) des études récentes, y compris la Women’s Health Initiative, ont démontré les dangers des progestines prises à long terme. Étant donné que Prometrium ou Utrogestan sont des produits homologués par les autorités de la santé, il n’y a aucune raison que votre médecin ne puisse vous les prescrire à moins qu’il ou elle soit mal informé ou préfère adhérer de façon rigide à des protocoles conventionnels. Si vous tenez à votre santé hormonale et cardiovasculaire, ne prenez pas de progestines à long terme. (À noter que le stérilet Mirena contient des progestines.)

Si vous avez subi une hystérectomie, n’acceptez pas une ordonnance d’œstrogène sans progestérone. Ne pas prescrire de progestérone aux femmes qui n’ont pas leur utérus est malheureusement un protocole médical auquel beaucoup de médecins adhèrent encore. Le fait est que de prendre de l’œstrogène sans progestérone crée inévitablement un déséquilibre entre ces deux hormones qui peut entraîner des conséquences fâcheuses. La progestérone ne protège pas seulement l’utérus contre la stimulation oestrogénique qui peut mener au cancer – elle protège tous les tissus du corps où les récepteurs cellulaires d’œstrogène sont plus abondants, notamment les seins. Si vous avez encore vos seins, ceux-ci ont besoin de la protection de la progestérone si vous prenez de l’oestrogène! Si votre médecin refuse de vous prescrire de la progestérone bio-identique (Prometrium ou Utrogestan), vous pouvez trouver des crèmes à la progestérone sur l’internet, par exemple sur le site de la boutique.

Il peut arriver que la progestérone bio-identique prise par voie orale (Prometrium / Utrogestan) vous occasionne des problèmes digestifs et d’autres effets secondaires à cause de l’effet de premier passage au foie. Bien entendu, n’utilisez pas Prometrium si vous êtes allergique aux arachides car la progestérone dans ce produit est micronisée dans l’huile d’arachide. La progestérone administrée par voie vaginale ou transdermique pourrait être une alternative car ce type d’application épargne le foie et s’est avérée très efficace et sécuritaire pour d’innombrables femmes au cours des trois dernières décennies. Si l’application intravaginale ne vous convient pas, avec un peu de chance vous pourriez obtenir une prescription pour une crème magistrale contenant soit seulement de la progestérone ou de la progestérone en combinaison avec d’autres hormones telles que l’œstrogène et la testostérone. Toutefois, vu que les préparations magistrales ne figurent pas dans les catalogues de produits pharmaceutiques et ne font pas partie des protocoles établis, les médecins hésitent à les prescrire, craignant des représailles de leur association médicale.

Nos médecins entendent de plus en plus parler de la THS à base d’hormones naturelles ou bio-identiques et pourtant, nombreux sont ceux qui ne semblent pas avoir la moindre idée de ce dont il s’agit lorsque nous leur en parlons. Le terme «bio-identique» ne semble pas encore faire partie de leur vocabulaire!!! Nombreux sont ceux ou celles qui préfèrent prescrire, sans se poser de questions, des produits hormonaux dont les dangers ont été démontrés par des études scientifiques récentes, simplement parce que ceux-ci font partie des protocoles établis et ont été approuvés par les autorités de la santé il y a des décennies.

Par contre, si votre médecin est «parlable» mais hésite à vous prescrire la progestérone transdermique car il ou elle ne connaît pas les dosages, invitez-le à communiquer avec un pharmacien préparateur (voir l’onglet «Partenaires»).

Si vous êtes incapable d’obtenir de votre médecin une ordonnance de crème à la progestérone, dites-vous que la conversation que vous avez eue avec lui ou elle a quand même servi à quelque chose. En tant que consommatrice, vous exercez une influence sur votre médecin et le monde médical. Il faut espérer qu’éventuellement ce mouvement vers les hormones bio-identiques administrées pour éviter le premier passage au foie aura un impact sur les autorités de la santé et les protocoles médicaux.

Partie 8 : Réflexion sur l’attitude des femmes face à leur médecin

En dernière analyse, cela devrait nous donner l’occasion de réfléchir à la raison pour laquelle nous les femmes continuons de nous sentir (a) intimidées devant les médecins que nous continuons à mettre sur un piedestal (b) insignifiantes comme si nos besoins ne méritaient pas d’être reconnus (c) décontenancées par la présomption de connaissances de notre médecin au sujet des thérapies hormonales en général et de la progestérone en particulier, et (d) pourquoi l’approbation du médecin semble être plus importante pour nous les femmes que notre droit d’avoir notre mot à dire sur nos besoins pour maintenir notre santé et notre qualité de vie. Nous savons que la médecine moderne est fortement influencée par l’industrie pharmaceutique. Quand nous baissons pavillon devant un médecin qui refuse de nous accompagner dans notre démarche pour avoir accès à une hormonothérapie plus efficace et sécuritaire, nous baissons pavillon devant une industrie dont le pouvoir financier est à la veille de dominer le monde en plus de dominer le monde médical. Avoir le courage de dialoguer avec notre médecin sur nos choix en hormonothérapie peut sembler futile sur le moment, mais à la longue, comme la goutte d’eau qui finit par fendre la pierre, nous arriverons, il faut en garder l’espoir, à avoir une médecine plus axée sur nos besoins et nos choix en matière de santé hormonale.

Partie 9 : Soyez pro-active dans vos choix

Soyez consciente des choix que vous avez. Informez-vous sur les différences entre une THS bio-identique et une THS conventionnelle à base d’hormones synthétiques. Examinez bien les bénéfices de la THS bio-identique par rapport à la THS conventionnelle, pour rééquilibrer les hormones. Les hormones bio-identiques, lorsqu’elles sont appliquées de façon transdermique, contournent les intestins et le foie, peuvent être administrées en plus petite quantité, et peuvent être utilisées comme précurseurs de certaines autres hormones dans le corps.

Si vous prenez de l’œstrogène et que vous avez votre utérus, votre médecin pourrait hésiter à vous prescrire la progestérone administrée par voie transdermique car plusieurs demeurent sous l’impression que ce type d’application ne protège par l’utérus contre l’effet stimulant de l’œstrogène qui peut mener au cancer. Mentionnez-lui alors une étude effectuée par la Dre Hélène Leonetti qui a démontré que la crème à la progestérone protège la membrane de l’utérus (l’endomètre) aussi bien que les progestines synthétiques. Son étude comparant la thérapie avec PremPro (Premarin/Provera) et la crème à la progestérone a été publiée dans une revue médicale qui fait autorité (JAMA 2002; 287:216-220. Anasti JN, Leonetti HB, Wilson KJ. Topical progesterone cream has antiproliferative effect on estrogen-stimulated endometrium. Obstet Gynecol 2001; 97 (Suppl 4): S10).

Citez-lui également l’étude «E3N» récemment menée en France dont les conclusions sont très claires: l’œstrogène sous forme de patch ou gel est beaucoup plus sécuritaire que l’œstrogène pris par voie orale, même si celui-ci est bio-identique, et la progestérone bio-identique est plus sécuritaire que les diverses progestines, entre autres le Provera®, dans le cadre de l’hormonothérapie à long terme. (voir l’article intitulé «Nouvelles preuves de la supériorité des hormones bio-identiques» sous l’onglet Dossier Hormones, section Hormones bio-identiques.)

Lectures suggérées:

 

Dr John R.l Lee, M.D. «Tout savoir sur la préménopause»Dr Jonathan Wright, M.D. «Stay Young and Sexy with Bioidentical Hormone Replacement» Dr Christiane Northrup, M.D. «The Wisdom of Menopause» (La Sagesse de la Ménopause)

 

Pour lire les parties précédentes du guide:

 

Partie 1 : Comment utiliser les hormones bio-identiques pour avoir les meilleure résultats
Partie 2 : Ce qui arrive quand vous redonnez de la progestérone à votre corps
Partie 3 : Ce qu’il faut savoir sur l’application de la crème à la progestérone
Partie 4 : Utilisation cyclique
Partie 5 : Découvrez votre dosage optimal
Partie 6 : La collecte des données et l’auto-médication
Partie 7 : Comment obtenir une prescription de votre médecin
Partie 8 : Réflexion sur l’attitude des femmes face à leur médecin
Partie 9 : Soyez pro-active dans vos choix