Le Fosamax en cause dans les fractures spontanées du fémur même chez les femmes dans la quarantaine

Le Fosamax en cause dans les fractures spontanées du fémur même chez les femmes dans la quarantaine

Le 9 mars dernier, la grande chaîne de télévision américaine ABC lançait une alerte aux consommatrices de Fosamax concernant un risque accru de fractures spontanées du fémur directement attribuable à ce médicament. On citait des exemples tel que celui d’une femme de New York, âgée de 48 ans, qui sautait à la corde avec ses enfants et qui au lieu d’atterrir sur ses pieds s’est effondrée tout-à-coup car l’os de sa cuisse (le fémur) venait de casser en deux. Elle avait été diagnostiquée avec de l’ostéoporose à 40 ans et prenait le Fosamax depuis huit ans.

Le Fosamax fait partie d’une classe de médicaments appelés «bisphosphonates» qui sont prescrits supposément pour fortifier les os et même pour augmenter la densité osseuse. Mais il y a maintenant de plus en plus d’évidence que pour certaines femmes, le fait de prendre le Fosamax ou son équivalent générique, l’alendronate, pendant plus de cinq ans augmente considérablement le risque de fractures spontanées du fémur.

Le Dr Kenneth Egol, professeur de chirurgie orthopédique au Langone Medical Center à l’université de New York a déclaré en entrevue lors de ce bulletin de nouvelles de ABC «Nous voyons des femmes qui simplement en marchant ou en descendant un escalier ou encore en faisant de l’exercice à faible impact, se retrouvent par terre car le fémur vient de casser sans raison apparente. C’est très inhabituel, car le fémur est l’os le plus fort dans notre corps. De plus, sur les radiographies, le fémur de ces femmes est tellement défait qu’on dirait qu’elles ont été victimes d’un accident d’auto. Ce qui est inquiétant est que nous voyons ceci de plus en plus fréquemment.»

Une femme de 60 ans qui avait pris du Fosamax pendant près de dix ans témoigna ensuite que le fémur de ses deux jambes s’était spontanément fracturé. «Je suis certaine que beaucoup de femmes qui prennent du Fosamax sont à risque sans le savoir» dit-elle, «Elles peuvent tomber par terre à tout moment que ce soit en traversant la rue, en faisant le ménage, en se levant de table, n’importe quand. Je suis bien triste que tant de femmes qui prennent du Fosamax ne se doutent même pas que ceci pourrait leur arriver.»

Et ce n’est pas tout — ces fractures sont très difficiles à guérir car la prise prolongée du Fosamax fait en sorte que les os ont perdu leur capacité de s’autoréparer. «Il faut mettre des tiges de fer et c’est très long et souffrant» dit une femme dont la mère de 76 ans ne s’est jamais remise complètement d’une telle fracture malgré des mois passés en réhabilitation. Elle a toujours des douleurs, a besoin d’une marchette pour se déplacer et vit dans la crainte de voir son autre fémur casser spontanément. «C’est terrible ce que ce médicament a fait à ma mère, qui avait toujours été une femme en bonne santé et active. Il a détruit sa vie» lamentait sa fille éplorée.

Des centaines de témoignages de cette sorte ont inondé ABC News la semaine dernière. Dans le but de monter un dossier de témoignages pour pousser la FDA (l’Agence américaine chargée du contrôle des drogues) à émettre un avertissement aux médecins à ce sujet, le Dr Richard Besser, le correspondant médical du réseau ABC, avait invité les femmes à lui faire part de leur expérience. Il ne s’attendait pas à un tel déluge d’histoires navrantes de femmes dont le fémur avait cassé tout à coup sans raison et sans avertissement. Toutes ont parlé de la douleur insupportable ressentie sur le coup et de l’incertitude concernant leur avenir. Plusieurs risquent de se retrouver en chaise roulante.1

De fait ABC News n’était pas le premier à annoncer cette catastrophe qui se prépare chez les utilisatrices de Fosamax et d’autres bisphosphonates, qui comprennent Actonel, Boniva, Reclast et Didronel. En 1998, le Dr John Lee écrivait ce qui suit dans son bulletin mensuel: «Comme tous les bisphosphonates, Fosamax est de valeur douteuse et ses effets secondaires sont potentiellement nocifs. Le problème est que ces médicaments donnent une apparence plus dense aux os en empêchant les ostéoclastes d’accomplir leur fonction normale de résorber les cellules osseuses qui meurent. La nature fait en sorte que les cellules mortes sont résorbées justement pour faire place à des nouvelles cellules, mais les bisphosphonates empêchent le renouvellement des tissus osseux et ainsi l’ancien tissu reste en place. Le résultat est qu’au bout d’un certain temps les os auront gardé leur densité mais deviendront quand même plus fragiles car ils seront de mauvaise qualité et on verra éventuellement les taux de fractures augmenter dramatiquement.»2

La science confirme maintenant cette prédiction du Dr Lee. Dans un article publié dans le Journal of Internal Medicine, la Dre Susan Ott de l’université de Washington (Seattle) écrivait en 2004, «Des biopsies des os provenant de patients traités avec le risedronate (Actonel) ou l’alendronate (Fosamax) montrent que le processus de minéralisation nécessaire à la formation des os est ralenti de 80 à 96 pour cent après trois ans de traitement avec ces médicaments. Il est évident qu’ils entravent la formation du nouveau tissu osseux et n’augmentent pas vraiment la densité osseuse. Ils ne font que maintenir ce qui était déjà là.» On pourrait alors comparer les os des consommatrices de Fosamax aux arbres pétrifiés qu’on découvre en archéologie: ils sont devenus très durs mais s’effritent facilement.3

En 2007 un article de synthèse publié dans le Journal of Bone and Joint Surgery concluait: «Les études que nous avons analysées suggèrent que la suppression de la régénération osseuse associée à la prise de Fosamax augmente le risque de fragilisation du fémur et par conséquent de fracture spontanée de cet os.»3

Et maintenant en 2010, les femmes se rendent compte en grand nombre qu’elles ont encore une fois servi de cobayes et mis leur santé et leur qualité de vie futures à risque en prenant des médicaments qui n’avaient pas fait leurs preuves à long terme. Le laboratoire Merck, fabricant du Fosamax, prétend qu’il n’est pas nécessaire d’alerter les médecins ou le public au sujet de cet effet secondaire qui n’affecte que «certaines femmes». C’est d’ailleurs le même argument qu’ils emploient pour minimiser les risques d’ostéonécrose de la mâchoire, qui peut causer la désintégration de cet os à la suite de simples procédures dentaires comme l’extraction d’une dent. Mais le problème est que personne ne peut dire qui sont ces «certaines femmes». En d’autres mots, on ne sait pas quel groupe de consommatrices est plus à risque d’être victime de ces effets secondaires catastrophiques.

Dans un article très détaillé sur les bisphosphonates,3 le Dr Lane Lenard, PhD, explique qu’en étudiant l’effet du Fosamax sur la guérison des fractures du fémur et d’autres os importants du corps, y compris la hanche, les chercheurs ont pu constater plus spécifiquement l’effet des bisphosphonates sur la régénération osseuse. Dans certains cas, chez les femmes qui prenaient du Fosamax, il a fallu plus de deux ans pour guérir ces fractures et dans la plupart des cas la guérison n’est survenue qu’après l’arrêt du médicament. Ce qu’on a observé est que la formation de nouvel os prenait 100 fois plus de temps chez les personnes prenant le Fosamax que chez les femmes du même âge n’en prenant pas. Et la prise simultanée de Premarin ralentissait encore davantage la guérison. Il faut souligner que l’œstrogène a également un rôle régulateur des ostéoclastes, donc prendre des oestrogènes et du Fosamax en même temps a un effet cumulatif pour entraver l’activité des ostéoclastes et par conséquent la formation de nouveau tissu osseux. Par contre, la prise d’oestrogène seul effectue une régulation normale de l’activité ostéoclastique et du renouvellement du tissu osseux. Il faut aussi se souvenir que ce sont la progestérone et la testostérone qui ont pour rôle de stimuler l’activité des ostéoblastes, les cellules qui forment le nouveau tissu osseux. Comme l’explique la Dre Sylvie Demers dans «Hormones au féminin» le maintien du tissu osseux requiert un bon équilibre des hormones stéroïdes.  De toute évidence, en présence de bisphosphonates, ces hormones deviennent impuissantes à faire leur travail.4

<Un autre aspect inquiétant de la prise de bisphosphonates est qu’on ne peut plus s’en débarrasser une fois qu’ils sont logés dans les os. De fait, ils s’accumulent avec les années d’usage. «Ces médicaments ne peuvent pas être métabolisés» écrit la Dre Ott, «donc s’ils ne sont pas excrétés via les reins (dans l’urine) peu après leur consommation, ils sont déposés dans les os, et rendus là il n’y a aucun moyen connu de les déloger. Ceci veut dire qu’ils peuvent continuer à avoir une influence sur la qualité des os pendant des années après qu’on a cessé de les prendre.»3

Références:

1
http://abcnews.go.com/GMA/OnCall/fosamax-long-term-bone-strengthening-drug-linked-fractures/story?id=10045179 http://abcnews.go.com/WN/WorldNews/osteoporosis-drugs-fosamax-increase-risk-broken-bones-women/story?id=10044066
2
John R. Lee, M.D. Medical Letter d’avril 1998
3
http://www.virginiahopkinstestkits.com/fosamax_abc_news.html
4
http://www.healthwatchersnews.com/2010/02/bisphosphonates-bone-strengtheners-or-bone-hardeners/
Commentaire de Micheline…

Rappelons en terminant qu’il est très difficile de déjouer la nature et d’inventer des substances synthétiques qui vont avoir un rôle vraiment constructif dans le corps humain. Les bienfaits qu’on peut nous faire miroiter à court terme peuvent tourner en cauchemar à long terme. La nature nous donne des nutriments et des hormones pour maintenir nos os en santé jusqu’à 120 ans. La plupart des centenaires en vie aujourd’hui n’ont jamais pris de Fosamax et leurs os n’ont jamais tourné en jello. Donc, mesdames, avec un peu de courage et d’effort, et en faisant confiance à la nature vous pouvez éviter la catastrophe qui se prépare pour celles qui ont opté de plutôt faire confiance à une science médicale qui fonctionne en bonne partie sous l’influence des empires pharmaceutiques. Si vous n’avez pas encore lu le livre de la Dre Sylvie Demers «Hormones au féminin», je vous suggère de le faire car vous en retirerez un nouveau respect pour le rôle de vos hormones féminines non seulement pour la santé en général mais pour la santé de vos os. Si vous lisez l’anglais et que vous voulez connaître tous les détails effarants sur les bisphosphonates, cliquez sur la référence # 4.

www.santedesfemmes.com