L’hypothyroïdie fonctionnelle, un problème difficile à diagnostiquer

L’hypothyroïdie fonctionnelle, un problème difficile à diagnostiquer

Les hormones fonctionnent dans notre corps comme des messagers chimiques qui voyagent dans le sang, pénètrent dans les tissus et programment nos cellules. Pour apporter leur message aux cellules, les hormones doivent pouvoir activer des récepteurs cellulaires qui leur sont spécifiques, un peu comme une clef dans une serrure. Donc, même quand nos glandes fonctionnent normalement, encore faut-il que les hormones qu’elles produisent aient la capacité d’activer les récepteurs cellulaires pour pouvoir livrer leur message aux cellules. Lorsque nous souffrons d’une déficience hormonale fonctionnelle, l’hormone (la clef) a de la difficulté à activer la serrure cellulaire et ne peut donc livrer son message à la cellule. Une des déficiences hormonales fonctionnelles les plus communes au mitan de la vie est l’hypothyroïdie fonctionnelle alors que les changements hormonaux autant chez les hommes que chez les femmes tendent à créer un déséquilibre entre les hormones stéroïdes, notamment le cortisol, les oestrogènes, la testostérone et la progestérone.

Le Dr John R. Lee, M.D., a mis en évidence dans ses ouvrages le fait que l’excès d’œstrogène par rapport à la progestérone, qui affecte presque toutes les femmes au début de la ménopause, pouvait interférer avec la fonction thyroïdienne en entravant la capacité des hormones de la thyroïde d’apporter leur message aux cellules. Les symptômes classiques de l’hypothyroïdie comprennent la fatigue, le gain de poids, l’impression d’avoir toujours froid, les cheveux qui deviennent clairsemés et la constipation. Dans bien des cas, les niveaux d’hormones de la thyroïde peuvent être normaux, mais la dominance en œstrogène entrave leur action, ce qui rend le diagnostic est difficile car les tests indiquent que le niveau de ces hormones est à l’intérieur des limites normales. Donc, malgré la présence de tous les symptômes d’hypothyroïdie, le médecin ne peut poser un diagnostic définitif.

Les femmes qui ont subi une hystérectomie et prennent de l’œstrogène sont particulièrement vulnérables aux déficiences hormonales fonctionnelles. Typiquement, les médecins ne prescrivent que de l’œstrogène à une femme qui se fait enlever l’utérus car ils continuent de croire que la progestérone n’a d’autre rôle que de protéger l’utérus contre les effets cancérogènes de l’œstrogène de remplacement. Il est incroyable que la majorité des médecins continuent d’ignorer le rôle indispensable de la progestérone pour maintenir l’équilibre hormonal et éviter les déficiences fonctionnelles que l’œstrogène non contrebalancé risque de créer non seulement au niveau de la thyroïde mais également pour le contrôle du glucose puisque la dominance en œstrogène peut également provoquer une résistance à l’insuline. Un grand nombre de femmes sous oestrogénothérapie se retrouvent tôt ou tard avec des symptômes d’hypothyroïdie. La plupart du temps, les tests seront normaux et le médecin dira qu’il n’y a rien qu’il peut faire de plus ou bien il prescrira ce qui est devenu le médicament «à tout faire» pour les femmes ménopausées: un antidépresseur.

Le problème pour les femmes sous oestrogénothérapie est amplifié par le fait que la déficience en progestérone peut également créer une déficience fonctionnelle en œstrogène car la progestérone a un rôle dans la création des récepteurs d’œstrogène et rend les tissus plus sensibles à cette hormone. Il arrive souvent que les médecins augmentent les doses d’œstrogène lorsque les femmes qui ont des symptômes incommodants n’ont pas les résultats espérés avec des doses plus faibles. En réalité, l’ajout de progestérone bio-identique, préférablement sous forme de crème transdermique, augmenterait l’efficacité de l’œstrogène sans exposer les femmes aux risques que leur fait courir des doses plus élevées de cette hormone.

Notons aussi qu’au niveau nutritionnel, une déficience en nutriments tels que le sélénium et le zinc peut exacerber un problème d’hypothyroïdie. De plus, toute personne qui souffre d’hypothyroïdie ne devrait pas consommer de soja non fermenté, surtout le lait de soja. Les phytates que contient le soja non fermenté peuvent se lier à certains minéraux essentiels, particulièrement le zinc, ce qui prévient leur assimilation dans le corps. De plus, il y a un élément dans le soja non fermenté qui se lie à l’iode et en prévient l’assimilation par le corps au moment de la digestion. Et comme on sait, l’iode est indispensable à la fabrication des hormones de la thyroïde.

Étant donné que la progestérone bio-identique tend à normaliser la réponse cellulaire aux hormones de la thyroïde, l’utilisation d’une crème à la progestérone pourrait exiger l’ajustement à la baisse des doses de Synthroid® ou de tout autre médicament prescrit pour traiter l’hypothyroïdie. Il n’y a pas d’interaction médicamenteuse comme telle entre ces médicaments et la progestérone et donc il n’existe aucune contre-indication à utiliser une crème à la progestérone si vous prenez desSynthroid®, mais il est sage d’informer votre médecin lorsque vous utilisez des produits naturels à effets thérapeutiques surtout s’il s’agit de produits qui agissent sur le système hormonal

.Références et lectures recommandées:
Dr John R. Lee, M.D., «Tout savoir sur la préménopause», Éditions Sully
Dr. George Gillson, M.D., «La thérapie hormonale plus efficace et sécuritaire, c’est possible!»
Dr David Zava, «Allez-y doucement avec le soja»
Site web du Dr Zava:ZRT Laboratory
Voir ma chronique intitulée «Allez-y doucement avec le soja»