La plus grande étude effectuée à ce jour sur le bien-fondé de la mammographie de routine relance le débat de plus belle sur ce type de dépistage

La plus grande étude effectuée à ce jour sur le bien-fondé de la mammographie de routine relance le débat de plus belle sur ce type de dépistage

Alors que faire devant l’insistance des services de santé de passer des mammos de routine? Il est certain que l’industrie du cancer, y compris les médecins qui en font partie, vont chercher à dénigrer cette étude continueront de faire tout en leur pouvoir pour convaincre les femmes et les politiciens que la mammo de routine sauve des vies et par conséquent est une dépense publique justifiable, malgré les sommes faramineuses que cela coûte.. Oui, bien sûr, il y a des femmes à qui cela sauve la vie, mais il est essentiel de se souvenir que le dépistage ne constitue pas en lui-même de la prévention et risque plutôt de constituer de la fausse sécurité. Ne vaut-il pas mieux prendre des mesures pour prévenir un incendie chez soi que d’attendre que le feu soit pris et ensuite appeler les pompiers? L’intervention des pompiers va peut-être sauver la maison, mais que de dégâts cela peut causer! On peut en dire autant de l’intervention médicale après un diagnostic de cancer: vous vous en sortirez peut-être mais que de dégâts pour votre santé. Ne vaut-il pas la peine de faire plus d’efforts pour vous maintenir en bonne santé que de vous fier sur le dépistage et la technologie médicale pour vous sortir d’embarras quand le feu de la multiplication cellulaire désordonnée sera détecté dans votre corps?

L’étude en question, qui a été publiée dans le British Medical Journal (BMJ), comprend une période totale de suivi sur 25 ans, dont une période de dépistage d’une durée de 5 ans. On a choisi au hasard des femmes âgées entre 40 et 59 ans et on a divisé le groupe en deux. Les femmes du premier groupe ont reçu 5 mammographies annuellement, et les femmes du groupe contrôle ont reçu un examen physique annuel des seins sans mammographie.

Au cours de l’étude, 3250 femmes du premier groupe ont reçu un diagnostic de cancer du sein, comparativement à 3133 femmes dans le groupe contrôle. Parmi ces femmes atteintes de cancer, 500 femmes du groupe avec mammographie sont décédées, comparativement à 505 femmes dans le groupe contrôle.

Après 15 ans de suivi, le groupe avec mammographie comprenait 106 autres diagnostics de cancer qui sont attribuables au surdiagnostic. Selon le Dr. Otis Webb Brawley – médecin en chef de l’American Cancer Society – en oncologie, le terme «surdiagnostic» se réfère à: l’utilisation d’un test de dépistage du cancer qui causerait le cancer… où est le bon sens?

En plus des dommages causés par le surtraitement, il est très questionnable d’aller faire irradier vos seins – année après année – pendant des décennies, tout en sachant que les radiations ionisantes peuvent causer le cancer.

Des résultats publiés en 2012 dans le British Medical Journal (BMJ) démontrent que les femmes porteuses d’une mutation spécifique du gène BRCA1/2 sont particulièrement plus à risque de développer un cancer induit par les radiations

Les femmes porteuse de cette mutation qui ont été exposées aux radiations diagnostiques avant l’âge de 30 ans ont 2 fois plus de risques de développer un cancer du sein, comparativement à celles qui portent un gène normal. Les chercheurs ont également découvert que les cancers causés par les radiations étaient reliés à la dose d’exposition, ce qui veut dire que plus la dose de radiation est importante, plus le risque de développer un cancer est élevé.

Les auteurs concluent que :«Les résultats de cette étude appuient l’utilisation de techniques d’imagerie sans radiations ionisantes, (imagerie en résonnance magnétique…IRM) comme outil principal de surveillance chez les jeunes femmes porteuses de mutations au niveau du gène BRCA1/2.»

Les auteurs de l’étude concluent également que: «Le dépistage par mammographie effectuée annuellement chez les femmes âgées entre 40 et 59 ans ne réduirait pas plus le taux de mortalité que l’examen physique des seins, ou les soins habituels lorsque les traitements adjuvants sont disponibles gratuitement. En général, 22% des cancers du sein invasifs diagnostiqués par mammographie seraient des surdiagnostics, ce qui représente 1 diagnostic sur 424, chez les femmes du premier groupe avec mammographie dans la grande étude.»

De plus en plus d’études remettent en question la valeur des mammographies de routine

Le taux de surdiagnostic (22%) est pratiquement identique à celui que l’on retrouve dans l’étude Norvégienne effectuée en 2012, dans laquelle on a découvert que 25% des cas de cancers du sein étaient surdiagnostiqués, et que si on avait laissé ces tissus sans traitement, ils n’auraient pas évolué et n’auraient pas causé de problèmes de santé.

D’autres études corroborent les découvertes de l’étude présentée ici:

  • On a observé des résultats similaires dans une méta-analyse effectuée en 2009 par le Cochrane Database Review, qui démontre que la mammographie mène à un taux de surdiagnostic et de surtraitement de 30%, et qu’elle augmente de 0,5% le risque absolu de développer un cancer. La revue conclut que pour 2000 femmes qui subissent une mammographie annuellement pendant une période de 10 ans, la vie d’UNE SEULE femme est prolongée, pendant que 10 femmes en santé sont traitées inutilement.
  • Une autre étude Norvégienne publiée en 2010 arrive à la conclusion que la réduction du taux de mortalité dû au dépistage par mammographie était très faible, voire inexistant – et que la vie de seulement 2,4 femmes sur 100,000 par année était épargnée grâce au dépistage.

De plus, la grande étude dont on parlait au début de cet article a démontré pour la première fois que les femmes qui subissaient le plus grand nombre de mammographies avaient un plus grand risque cumulé de développer un cancer du sein pendant les 6 années suivant les dépistages, contrairement au groupe contrôle qui subissait beaucoup moins de dépistages.

«Le savoir c’est le pouvoir» dit-on … avec des sources d’information comme l’internet et toutes les activités éducatives qui ont lieu un peu partout– (par exemple l’Expo Manger-Santé qui est devenue une tradition au Québec chaque printemps (1).  Nous avons aujourd’hui tellement d’information à notre portée que pour peu que nous nous en donnions la peine, on peut mettre toutes les chances de notre côté pour éviter les maladies dégénératives comme le diabète, les maladies cardiovasculaires et le cancer.

http://www.expomangersante.com/site/index.php/fr