Les hommes peuvent-ils avoir une dominance en oestrogènes?

Les hommes peuvent-ils avoir une dominance en oestrogènes?

Le présent article est basé sur les écrits de la Dre Shirley Bond, qui a été l’un des premiers médecins au Royaume-Uni, il y a 25 ans, à prescrire les hormones bio-identiques, y compris la progestérone naturelle. Après avoir rencontré le Dr John Lee lors d’une visite de celui-ci au R.-U., elle a travaillé de près avec lui pendant plusieurs années.

Tout d’abord, la Dre Bond insiste sur le fait que la progestérone est une hormone essentielle autant chez les hommes que chez les femmes, et que vu que les hommes sont aujourd’hui beaucoup plus à risque d’être exposés à des substances à effets oestrogéniques (xénoestrogènes) dans leur environnement, ils doivent prendre les mêmes précautions que les femmes pour éviter les cancers hormonodépendants (du sein ou de la prostate).

Les hommes produisent la progestérone dans leurs glandes surrénales et dans leurs testicules, et le niveau de progestérone reste plutôt constant jusqu’à ce qu’ils atteignent la soixantaine ou même jusqu’à 70 ans. À ce moment-là de leur vie, en plus de la diminution du niveau de progestérone, d’autres changements hormonaux surviennent chez eux. Le niveau de testostérone diminue et se modifie, allant d’une prépondérance de la testostérone à une prépondérance de la dihydrotestostérone (DHT), un métabolite de la testostérone qui a des effets androgènes plus puissants. Et surtout chez les hommes «bedonnants» le niveau d’oestrogènes va également monter car l’aromatase facilite la production d’oestrogène à partir des androgènes. Bien que ce ne soit pas clair si tous ces changements hormonaux dépendent les uns des autres, ou bien si c’est la diminution de la progestérone qui précipite la baisse de la testostérone, mais ce qui est clair, c’est qu’une production adéquate de progestérone est essentielle pour la santé et le bien-être des hommes.

La Dre Bond ajoute que même si l’on reconnaît que les hommes vivent un déclin de leur activité sexuelle en vieillissant, il n’est pas certain si cela est dû soit au vieillissement, au déclin de la forme physique en général, à un changement dans les niveaux d’hormones ou à une combinaison de ces facteurs. Elle est d’avis que les hommes ne vivent pas tous des changements hormonaux marqués, mais lorsque cela arrive, c’est fréquemment relié à une augmentation du niveau d’œstrogène. Ceci expliquerait l’augmentation de la taille des seins et les effets féminisants observés chez certains hommes, comme une barbe qui pousse moins vite.

Les niveaux de progestérone et de testostérone baissent en tandem, et lorsque les niveaux de testostérone baissent, il y a souvent une augmentation du niveau de dihydrotestostérone (DHT). La DHT, un métabolite de la testostérone qui aurait des effets plus agressifs que la testostérone et qu’on soupçonne être la cause du cancer de la prostate.

Selon la Dre Bond, la baisse du niveau de progestérone est un facteur important pour la santé des hommes car cette hormone a un effet protecteur contre les effets stimulants de l’œstrogène chez les hommes tout comme c’est le cas chez les femmes. La progestérone a aussi un effet protecteur contre l’effet stimulant des stéroïdes anabolisants, dont la testostérone et de la dihydrotestostérone, chez les hommes.

Il a été démontré que la progestérone travaille de deux façons différentes chez les hommes: premièrement en agissant directement sur les récepteurs d’œstrogène qui sont présents dans presque chaque tissu du corps, et deuxièmement en faisant concurrence à la testostérone pour les récepteurs.

En conclusion, le Dre Bond souligne que bien que peu de recherches aient été effectuées à ce jour sur les effets et le rôle de la progestérone chez les hommes, il est clair qu’un grand éventail de problèmes de santé peuvent être réglés en utilisant un supplément de cette hormone sous forme bio-identique. Il ne faut pas oublier que les hommes sont également exposés aux polluants xénoestrogènes dans l’environnement, lesquels peuvent avoir des effets semblables aux oestrogènes, aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Cette dominance en oestrogènes causée par la pollution est probablement aussi la cause des faibles décomptes de spermatozoïdes que l’on voit de plus en plus souvent chez les hommes, même lorsqu’ils sont en pleine forme.

La Dre Bond fait une précision importante concernant l’utilisation d’un supplément de progestérone bio-identique chez les hommes : cette pratique se base en partie sur des connaissances de la physiologie – qui est la manière dont les tissus sont supposés fonctionner dans le corps – et sur l’expérience acquise en observant les effets d’une supplémentation chez des patients de sexe masculin. L’expérience clinique de plusieurs décennies, à partir de la Dre Katharina Dalton au R.-U. dans les années 50 et 60, en passant par le scientifique Ray Peat, le Dr John Lee et le Dr Jonathan Wright, qui ont été les pionniers des hormones bio-identiques en Amérique du Nord, et les études qui se poursuivent en ce moment, lesquelles pointent nettement vers le rôle crucial que joue la progestérone pour la santé des hommes et la prévention des cancers hormonodépendants.

La Dre Bond est optimiste que le monde médical sera amené à reconnaître que la progestérone est une hormone aussi vitale pour les hommes qu’elle l’est pour les femmes.

Voici deux commentaaires que l’on retrouve sur le site www.bio-hormone-health.com :

Dr. Mac | Depuis mes études au collège, j’ai toujours eu des problèmes de prostate. Je me réveillais plusieurs fois par nuit pour uriner et j’avais des douleurs au moment de l’éjaculation. J’ai commencé à utiliser la crème à la progestérone à raison de 10 mg par jour, et je l’appliquais sur la peau du scrotum. Depuis ce temps, je ne me suis plus levé pendant la nuit pour uriner et la douleur au moment de l’éjaculation est devenue plutôt rare. Pour moi, qui ai maintenant 55 ans et après des années vécues avec ce problème, la progestérone est un vrai miracle!

JR |Certains problèmes de santé sont parfois associés aux mâles (agression pathologique, autisme, etc.) et on y blâmerait la testostérone. On pourrait se demander s’il n’y aurait pas également une activité oestrogénique secrète dans le corps au niveau de certains organes (cerveau et prostate), et que l’on supposerait causée par la testostérone, mais qui serait en fait due à une aromatisation de la testostérone en oestrogènes. Je pense que ce pourrait être l’une des raisons pour lesquelles la thérapie à base de testostérone ne fonctionne pas dans la prévention des maladies coronariennes, car la conversion de la testostérone en oestrogènes cause l’agrégation plaquettaire ce qui peut mener à de sérieux problèmes de coagulation sanguine. Ce qui est aussi intrigant, c’est qu’une thérapie à base de progestérone chez les hommes aide à avoir un meilleur sommeil et à diminuer la pression art/rielle. La progestérone est vue comme un apport prometteur dans les cas de traumatismes crâniens (présentement à l’étude à l’Université Emory). Donc oui, je suis d’accord pour dire qu’un surplus d’œstrogène est un problème nuisible, aussi bien chez les hommes que chez les femmes, et il faut continuer à faire de la recherche sur la progestérone.