Le candida: mieux le connaître pour mieux le combattre

Le candida: mieux le connaître pour mieux le combattre

Dès notre naissance, nous vivons continuellement dans un univers de microbes, et sommes les hôtes d’une myriade d’agents microbiens avec lesquels nous entretenons chaque jour des relations dites «symbiotiques». C’est-à-dire que les millions de bactéries et de champignons qui résident dans notre nez, notre bouche et nos gencives, notre gorge, nos poumons, nos intestins… ne déclenchent chez nous aucun trouble, ne sont responsables d’aucune maladie. Ces micro-organismes font donc partie intégrante de notre vie au même titre que notre nourriture, ou que les innombrables produits chimiques qui nous entourent toujours plus. On a dénombré plus de 400 espèces différentes de microbes (autochtones) vivant normalement dans les intestins d’un individu sain. La plupart d’entre eux participent à un certain nombre de processus physiologiques, comme la dégradation des pigments biliaires, la fabrication de la vitamine K, le frein du développement des levures ou champignons, ou encore l’information immunitaire (par stimulation constante des capteurs immunologiques que sont les plaques de Peyer, localisées tout au long de la paroi de notre intestin).

Cet environnement microbien dans lequel nous baignons sans cesse reste pour nous indifférent tant que notre défense immunitaire est correcte. Il ne commence à nous poser des problèmes que lorsque la résistance de notre organisme se met à décliner. La défense immunitaire est un processus qui englobe un ensemble de mécanismes compliqués qui collaborent dans le but de protéger notre organisme contre l’agression de ces microbes. Un des mécanismes les plus importants de cette défense s’effectue grâce à la destruction des microbes par des cellules spécialisées: les globules blancs. Mais cette défense nécessite également, pour être performante, d’un apport d’acides aminés, de vitamines A, C, B1, B6, B12, biotine, niacinamide, acide panthoténique, ainsi qu’un équilibre minéral satisfaisant. Si un seul de ces éléments vient à faire défaut, la production de globules blancs peut diminuer et la défense liée à ces globules se trouver en défaut. Il existe un autre système de défense qui est liée à la production de certaines protéines. Lorsque notre organisme est correctement nourri, un certain groupe de cellules blanches sont capables de sécréter des protéines particulières que l’on a coutume d’appeler les anticorps. Ces substances qui sont faites de chaînes d’acides aminés, se collent littéralement sur les microbes pour les rendre inoffensifs, et permettre ensuite leur reconnaissance, et leur absorption par les globules blancs. L’invasion de l’organisme par un microbe suscite toujours la production d’anticorps spécifiques dirigés contre ce microbe et pas un autre. Une fois que les cellules blanches ont synthétisé des anticorps spécifiques, elles sont capables de les fabriquer à volonté selon les nécessités de la défense immunitaire, si elles trouvent une concentration suffisante d’acides aminés, de vitamines, de sels minéraux, d’enzymes, et d’oligo-éléments [i]à leur disposition.

Il est donc important de comprendre que la plupart des maladies infectieuses n’arrivent pas parce qu’un microbe déterminé se met subitement à attaquer notre organisme, mais plutôt parce qu’à un moment donné, notre défense immunitaire se trouve déficiente, permettant ainsi l’intrusion d’un microbe, ou le développement d’une forme microbienne à partir de l’organisme. Ce déficit immunitaire est le plus souvent la conséquence directe d’une alimentation erronée qui ne fournit pas à l’organisme la quantité suffisante d’un ou plusieurs éléments nutritionnels que nous avons cité plus haut. Ainsi, une maladie de type infectieux peut survenir lorsque les conditions intérieurs de défense immunitaire s’affaiblissent, et deviennent favorables à sa survenue. Il existe bien sûr d’autres circonstances favorisant le développement d’un type de micro-organisme plutôt qu’un autre et c’est plus particulièrement celles qui concernent le champignon dénommé le plus souvent par le nom de «CANDIDA ALBICANS» [ii] que nous allons maintenant étudier.

Parmi les centaines d’espèces microbiennes qui habitent normalement notre corps, il existe un champignon microscopique commun, qui est lui aussi normalement présent chez tous les individus. Nous verrons au chapitre suivant la raison pour laquelle on a attribué à la souche la plus souvent rencontrée le qualificatif «Albicans» qui veut dire «blanc». A l’état normal cette levure vit en commensal sur les muqueuses de nos organes digestifs, dans notre bouche, notre estomac et nos intestins, sans y causer le moindre trouble. On ne le trouve pas sur la peau lorsque celle-ci est saine.

Mais, pour diverses raisons que nous allons voir dans le détail, le champignon peut se développer et être à l’origine d’un certain nombre de troubles. Le développement excessif du candida albicans est effectivement tenu pour responsable d’un nombre important de symptômes dont l’ensemble peut même constituer une véritable maladie. Les organes qui sont alors le plus souvent envahis sont: le tractus gastro-intestinal, l’appareil génito-urinaire, le système endocrinien, le système nerveux, avec dans tous les cas une répercussion sur le système imunitaire. Certaines allergies sont également dues au développement du Candida [iii].

Il est curieux de constater que les multiples aspects que peuvent prendre les symptômes témoignant du développement excessif de notre micro-champignon sont le plus souvent méconnus…! Et pourtant, il faut insister sur le fait que de nombreuses perturbations fonctionnelles de notre santé sont dues au développement excessif du candida albicans et que nous (les médecins et les thérapeutes) n’y pensons pas suffisamment, ou en tous cas pas assez fréquemment. Les américains ont parlé du «Yeast syndrom» ou syndrome de candidose chronique qui sévit de plus en plus communément. Mais l’ampleur réelle de cette entité clinique a été surtout reconnue aux U.S.A. grâce à la parution de deux livres capitaux sur le sujet: «The Missing Diagnosis» [iv] (Orion Truss) et «The Yeast Connection» [v] (William Crook). Selon les études épidémiologiques les plus récentes, on estime en effet qu’environ 80 millions de personnes souffrent de candidose chronique et de leurs conséquences aux États-Unis.

Nous verrons que le développement du candida albicans est le plus souvent la conséquence de l’usage répétitif des antibiotiques [vi]. En effet, ceux-ci détruisent la flore intestinale microbienne qui, comme nous l’avons vu, vit en symbiose avec le reste de l’organisme et empêche la multiplication excessive des levures. Lorsque l’utilisation des antibiotiques a commencé à être largement répandue, on a rapidement remarqué une recrudescence des affections par les champignons. Au début, l’habitude avait été prise de prescrire systématiquement des médications anti-fongiques [vii] conjointement aux antibiotiques afin d’éviter ce problème, mais, par la suite, cette pratique a été abandonnée pour des raisons inconnues.

Sans incriminer les traitements médicaux par antibiotiques, eux-même dérivés de cultures d’autres champignons, il faut remarquer que l’usage systématique de ces mêmes antibiotiques dans l’élevage intensif des bovins, et en particulier des veaux, est un des facteurs de promotion important des candidoses chroniques, lié à la consommation régulière de la viande de ces animaux.

En plus de l’utilisation des antibiotiques, le développement excessif du Candida dans le tractus gastro-intestinal peut également être provoqué par l’usage d’autres drogues tels que les corticoïdes, les médicaments anti-ulcéreux, les contraceptifs oraux, ainsi que par la carence des sucs digestifs, ou un excès de sucre dans l’alimentation [viii].

On doit remarquer que statistiquement, les infections par le candida albicans touchent plus les femmes que les hommes. A cause des conditions particulières de chaleur et d’humidité qui règnent dans le vagin, celui-ci est l’organe le plus souvent atteint. Mais nombreux sont également les troubles digestifs chroniques qui sont dus au développement du champignon dans le tube digestif et l’intestin. Ceux-ci produisent des agents chimiques toxiques [ix] qui sont responsables de symptômes à distance, tels que prurits anal et cutané, diarrhée chronique, ou constipation opiniâtre, irrégularités menstruelles, règles douloureuses, infections vésicales, fatigue, maux de tête, acné, dépression, anxiété, nervosité, prise de poids inexpliquée, colite, gastrite, oesophagite, gingivite, etc … Ces symptômes qui sont très variés, sont généralement difficiles à relier à une même origine. De plus, les toxines [x] produites par le champignon perturbent le système immunitaire, permettant ainsi son plus grand développement.

Il faut mettre l’accent sur un syndrome très particulier, qui concerne de nombreuses femmes, et qui est en grande partie la conséquense d’une infection chronique par le candida albicans. Il s’agit, soit de prises de poids inexpliquées, ou excessives par rapport à l’apport alimentaire, soit, de personnes qui, malgré un régime sévère et une attention soutenue, n’arrivent plus à perdre de poids. Après avoir facilement perdu les premiers kilos, elles se trouvent comme bloquées à un poids qui ne varie plus, ou très difficilement.

La première infection par le candida albicans est généralement légère et passagère. Elle peut le plus souvent guérir spontanément, si les défenses immunitaires reprennent rapidement le dessus. Mais chez certaines personnes, l’infection devient récidivante et les rechutes se succèdent. Peu à peu, les symptômes deviennent chroniques et les défenses immunitaires ont été si souvent sollicitées qu’elles tolèrent désormais cette infection chronique, incapable de l’éliminer.

On pourrait penser que l’emploi d’antibiotiques spécifiques aux champignons soit suffisant pour éradiquer rapidement et définitivement cet hôte indésirable lorsqu’il prend une place trop importante dans notre économie interne. Il n’en est rien, car les champignons ont un caractère particulier: la tenacité. Lorsqu’une infection par un champignon se déclare, et prend une ampleur qui devient gênante, le recours à une substance chimique qui lutte contre le développement de ce champignon est souvent indispensable, et son effet est relativement rapide. Mais bien souvent, l’infection revient peu de temps après l’arrêt du traitement. Elle est dite récidivante. Si on continue à la traiter uniquement par un antibiotique, elle prendra rapidement un caractère chronique, répondant de moins en moins à la thérapeutique chimique utilisée seule. Si l’on désire obtenir un résultat durable, on s’aperçoit qu’il est absolument nécessaire d’associer un certain nombre de mesures qui contribueront à maintenir un développement normal des champignons dans l’organisme. L’alimentation, les mesures hygiéniques, et les thérapeutiques naturelles y tiennent une large place. Elles sont indispensables pour obtenir un résultat durable. On doit d’ores et déjà insister sur la nécessité de traitements longs pour venir à bout d’un déséquilibre de notre flore microbienne en faveur des champignons.

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Dr Philippe-Gaston BESSON – GenèveExtrait du livre: Je me sens mal, mais je ne sais pas pourquoi – Editions Trois Fontaines – Dr Ph G Besson