Y a-t-il un risque pour le bébé que porte ma fille puisqu’elle souffre depuis plusieurs années d’endométriose sévère?

Y a-t-il un risque pour le bébé que porte ma fille puisqu’elle souffre depuis plusieurs années d’endométriose sévère?

Bonjour Julie,

Ma fille de 22 ans souffrait depuis plusieurs années d’endométriose sévère, avec de violentes douleurs pendant ses règles, plus une santé fragile (beaucoup d’allergies), une trop grande sensibilité et un caractère en dents de scie…! On lui avait dit qu’elle aurait des difficultés a avoir un enfant et voila qu’elle se trouve enceinte. Ma fille et son conjoint sont bien entendu très heureux tous les deux, mais j’aimerais savoir s’il n’y a pas de risque pour le bébé et, si elle est soulagée de ses douleurs pour l’instant, est-ce que ça risque de recommencer après l’accouchement? Y a t-il quelque chose à faire dès maintenant?

Merci de votre aide.

Agnès


Bonjour Agnès,

D’abord, je vais vous expliquer sommairement ce qu’est l’endométriose. L’endométriose, ce sont des cellules semblables à celles de l’endomètre (tissu qui tapisse l’intérieur de l’utérus) et qui forment des tissus à l’extérieur de l’utérus. À chaque mois, ces tissus réagissent aux hormones et «saignent». Par contre, le sang n’a pas d’endroit où s’écouler et cela provoque de l’inflammation et parfois des douleurs. Cette inflammation a tendance à produire des adhérences qui se collent à l’utérus et qui le rendent moins « mobile ». Aussi, l’endométriose est souvent associée à une déficience en progestérone en phase lutéale (phase entre l’ovulation et les règles suivantes) qui peut être causée par une absence d’ovulation.

Un taux de progestérone suffisant est nécessaire pendant les 3 premiers mois de la grossesse pour que l’embryon se colle dans l’utérus et qu’il commence à se développer. Ensuite, le placenta prend la relève dans la production de progestérone. Donc, si on récapitule: un utérus moins mobile, une absence d’ovulation et une déficience en progestérone pendant les premiers mois de la grossesse sont les raisons qui permettent aux médecins de dire qu’une femme aura plus de difficultés à tomber enceinte lorsqu’elle est atteinte d’endométriose. Mais il n’est pas rare que des femmes atteintes d’endométriose arrivent à tomber enceinte.

Maintenant la nature a voulu que votre fille soit enceinte. Parfois, il arrive que le sentiment amoureux, le fait de vivre un bien-être, modifie la biochimie du corps et fait rentrer les choses dans l’ordre (malgré que ce n’est pas tous les médecins qui soient prêts à admettre que les émotions jouent un rôle sur la santé). Même si par le passé votre fille a souffert d’endométriose, elle devrait vivre une grossesse normale. Une fois que le bébé est bien accroché (une fois le cap des 3 mois dépassés), le placenta se charge de fournir tout ce qui est nécessaire pour que la grossesse se déroule normalement. De plus, plusieurs femmes règlent définitivement leur problème d’endométriose avec la grossesse. Les doses de progestérone sont tellement énormes pendant la grossesse que cela fait régresser totalement les tissus d’endométriose et ils disparaissent.

Si votre fille a un bon équilibre hormonal après la grossesse, l’endométriose ne devrait pas revenir!Aussi, il est important que le médecin qui la suit soit au courant qu’elle a déjà souffert d’endométriose. Si jamais des crampes se présentaient en début de grossesse, le médecin pourrait suggérer à votre fille un supplément de progestérone pendant les premiers mois. Pour l’instant, la seule chose à faire est d’encourager votre fille!!! De la soutenir dans la joie d’être mère! De vous assurer qu’elle se nourrit bien pendant la grossesse et qu’elle a un bon foyer pour accueillir cet enfant. Ainsi, tout devrait se passer pour le mieux!! Ensuite, après la grossesse, si votre fille éprouve des symptômes de sevrage hormonal (baby blues), elle pourra toujours utiliser une crème à la progestérone bio-identique qui l’aidera à rétablir les choses et qui évitera le retour de l’endométriose.En espérant avoir répondu à vos questions.

Si vous en avez d’autres, n’hésitez surtout pas!

Amicalement,

Julie Turcotte

Collaboratrice spéciale pour les adolescentes et les jeunes femmes