DOSSIER THYROÏDE – Petit guide pour une thyroïde en santé (partie 2)

DOSSIER THYROÏDE – Petit guide pour une thyroïde en santé (partie 2)

Partie 2 – Une idée persistante et nuisible au sujet de l’iode

 

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La température corporelle basale et la thyroïde

Un des indicateurs que l’on oublie souvent pour évaluer l’état de la glande thyroïde – et vous pouvez le faire vous-même – est la prise de la température basale. Pour effectuer ce test, il suffit simplement de prendre votre température avant de vous lever de votre lit le matin. Votre température basale est une mesure indirecte de votre niveau métabolique. Rappelez-vous que votre thyroïde est l’une des principales glandes qui contrôle le métabolisme. Une faible fonction thyroïdienne est souvent accompagnée d’un métabolisme au ralenti. La température basale normale prise par voie orale se situe entre 37.1 et 37.7. Lorsque la glande thyroïde fonctionne au ralenti, le corps ne reçoit pas suffisamment d’hormone thyroïdienne et il ralentira son métabolisme dans le but de conserver son énergie et ses hormones thyroïdiennes. Il en résulte une diminution de la température corporelle centrale qui est très importante pour le fonctionnement du corps. Les enzymes, les hormones, les cellules sanguines et les tissus fonctionnent de façon optimale à l’intérieur d’une fourchette étroite de température basale.

Le plus grand mythe au sujet de l’iode

Il existe plusieurs mythes au sujet de l’iode, mais le plus grand est que nous obtenons suffisamment d’iode en consommant du sel de table. Il y a plusieurs années, l’iodation du sel raffiné a été acclamée comme le premier miracle en santé publique. Bien que le sel raffiné iodé peut prévenir le gonflement de la glande thyroïde chez la majorité des gens, la minuscule quantité d’iode que l’on retrouve dans le sel de table reste bien en deçà de la dose nécessaire au fonctionnement optimal de la thyroïde.

La recherche indique que seulement 10% de l’iode présente dans le sel de table est biodisponible et peut être complètement absorbé par le corps. De plus, environ 70% du sel utilisé dans l’industrie alimentaire au États-Unis n’est pas iodé.

Non seulement, le sel iodé est une faible source d’iode, mais nous avons été conditionnés par la médecine conventionnelle et par les médias, à éviter le plus possible de consommer du sel. Présentement, moins de la moitié des ménages aux États-Unis utilisent du sel. Comme résultat, le niveau d’iode a chuté de plus de la moitié depuis les 30 dernières années, selon le Center for Disease Control. C’est la meilleure recette pour rendre une population entière déficiente en iode. Et c’est exactement ce qui s’est produit aux États-Unis.

Et malheureusement, un problème de glande thyroïde ne peut absolument pas être traité sans s’assurer d’un apport suffisant en iode. Les plus grandes quantités d’iode sont présentes dans les océans. Les légumes de mer comme les algues et le poisson de mer contiennent de grandes quantités d’iode et sont les aliments qui fournissent l’iode le plus biodisponible pour le corps. Une alimentation contenant peu de fruits de mer ou de poisson peut prédisposer à une carence en iode. D’un autre côté, une alimentation riche en produits de pâtisserie industrielle comme le pain, les pâtes et les céréales peut causer ou empirer une carence en iode.

Une des raisons pour lesquelles on voit tant de carence en iode chez les patients est une mauvaise gestion des aliments dans l’industrie alimentaire. L’industrie produit des aliments raffinés, dévitalisés qui laissent la population carencée en nutriments, en surpoids et fatiguée.

Néanmoins, la plus grande erreur de l’industrie alimentaire fût d’enlever l’iode des produits de boulangerie. Jusque dans les années 1970, l’iode était ajouté dans les produits de boulangerie comme agent de conditionnement de la pâte. Ensuite, l’industrie alimentaire a commencé à substituer l’iode par le brome. Nous n’avons jamais compris pourquoi… peut-être pour des raisons économiques. Depuis ce temps, le niveau d’iode a commencé à chuter et le niveau de brome a augmenté dans notre corps.

La conséquence de ce changement est immense. Le brome se classe dans la même famille de composés chimiques que l’iode – les halogènes – et est de forme et de structure très similaire à l’iode. Notre corps contient des récepteurs d’iode ayant une affinité pour l’iode, mais également pour le brome.

Le brome interfère donc avec l’utilisation de l’iode dans la thyroïde et partout où l’iode se concentre dans le corps. Le brome n’est pas tellement utile au corps et lorsque présent en trop grande quantité, il cause entre autres le gonflement de la thyroïde et ainsi que d’autres problèmes de santé. Rappelez-vous que l’iode se concentre dans les tissus glandulaires – la thyroïde, les seins, les ovaires, l’utérus et aussi la prostate. Le fait de diminuer l’apport en iode dans ces tissus et de le remplacer par du brome peut causer plusieurs problèmes.

Si nous avons un trop grand apport en brome, l’iode sera excrété de notre corps et nous perdrons ce précieux nutriment. Les récepteurs étant supposés fixer l’iode vont fixer le brome à la place. Les hormones qui étaient supposées transporter l’iode vont transporter le brome à présent.

Par exemple, la thyroïde produit la thyroxine ou T4. Dans le cas de la T4, il y a quatre molécules d’iode qui y sont attachées. Si nous ingérons une trop grande quantité de brome et une faible quantité d’iode, il y a une grande chance pour que notre glande thyroïde fabrique une hormone qui transporte du brome à la place de l’iode. Malheureusement, les analyses sanguines d’hormones thyroïdiennes ne font pas la distinction entre les deux. Un trop grand apport en brome cause les symptômes suivants: humeur maussade, sentiment de léthargie, difficulté à se concentrer, maux de tête, irritabilité et sautes d’humeur.

Pour remédier à cela, il est important d’utiliser un supplément d’iode de bonne qualité. Cependant, il est préférable de ne pas s’auto-médicamenter et de plutôt travailler de concert avec un médecin holistique ou un bon naturopathe qui s’y connaît bien en supplémentation en iode.

Il est important également de connaître votre niveau d’iode. Les analyses urinaires sont la meilleure façon de l’analyser. Voici trois laboratoires que nous vous recommandons pour effectuer cette analyse : FFP Labs (www.ffplab.org), Hakala Research Labs (www.hakalalabs.com), et Doctors Data.

Alimentation et santé de la thyroïde Comme mentionné ci-haut, il est important de consommer des poissons provenant de la mer, des légumes de mer comme le petit goémon, le nori, le wakame et autres algues pour leur contenu en iode.

Nous recommandons d’utiliser du sel de mer naturel au lieu du sel raffiné, même celui qui est iodé. Évitez également, les produits du soya qui ne sont pas fermentés (incluant le tofu et le lait de soya) car ils contiennent des substances qui bloquent la production d’hormones thyroïdiennes et qui interfèrent avec le métabolisme, gênant ainsi le fonctionnement de la thyroïde.

Certaines molécules présentes dans les légumes crucifères comme le brocoli, le chou-fleur, le chou kale et le chou vert, peuvent causer chez certaines personnes un gonflement de la thyroïde et une diminution de la fonction thyroïdienne. Ceci arrive habituellement aux personnes qui ont une alimentation végétalienne crue et ne devrait pas être un problème lorsque les légumes sont cuits à la vapeur, sautés à la poêle et qu’ils font partie d’une alimentation complète.

Un problème courant que l’on rencontre concerne la fabrication d’anticorps auto-immuns contre la thyroïde. Plusieurs personnes souffrant de ce problème ont aussi un déséquilibre nutritionnel, et souvent une intolérance au gluten, une protéine que l’on retrouve principalement dans les céréales comme le blé, l’orge et le seigle.

Suppléments naturels pour la thyroïde

Certaines vitamines, minéraux et plantes peuvent grandement aider le corps à garder l’équilibre de ses hormones thyroïdiennes. Ceci est très important puisque ces hormones aident à réguler nombre de fonctions dans le corps, incluant le métabolisme basal, le métabolisme de la cellule, l’utilisation de l’oxygène, la croissance et le développement, et la température corporelle. Les hormones thyroïdiennes sont aussi la clé du maintien d’un poids et d’un niveau d’énergie optimaux.

Voici les nutriments importants pour maintenir une fonction thyroïdienne optimale:

VITAMINES ET MINÉRAUX

Iode: vous avez déjà lu à quel point il est important de maintenir un apport suffisant en iode. L’iode aide à former la structure chimique des hormones thyroïdiennes et est déterminant dans leur production.

L-tyrosine: cet acide aminé qui sert à la fabrication des protéines, est nécessaire à la production d’hormones thyroïdiennes, mais aussi de plusieurs autres hormones comme la noradrénaline et la dopamine. En fait, sans tyrosine, il n’y aurait pas de fonction thyroïdienne. Ceci parce que la tyrosine sert à fabriquer la molécule centrale de l’hormone thyroïdienne, avec ses quatre molécules d’iode pour la thyroxine ou T4, et trois molécules d’iode pour la triiodothyronine ou T3.

MSM ou méthylsulfonylméthane: cette source biologique de souffre organique est un autre nutriment nécessaire à la régulation des hormones thyroïdiennes. Ce composé souffré est un excellent support à la thyroïde.

Sélénium: après l’iode, le sélénium pourrait être le minéral le plus important pour la fonction thyroïdienne. En fait, le sélénium se concentre davantage dans la thyroïde plus que dans n’importe quel autre organe dans le corps humain, et joue un rôle crucial dans la fonction thyroïdienne. Le sélénium est un composant vital des enzymes dont le rôle est d’ôter la molécule d’iode de la T4, pour la convertir en sa forme active, la T3. Sans un apport suffisant en sélénium, il n’y aurait pas d’activation de l’hormone thyroïdienne. De plus, le sélénium agit comme un antioxydant pour protéger la glande thyroïde et le système immunitaire.

Zinc: un apport insuffisant en zinc peut empêcher la thyroïde de fabriquer suffisamment d’hormone thyroïdienne car cet élément est également indispensable à la conversion de la T4 en T3.

Cuivre: joue un rôle significatif dans le métabolisme de la thyroïde, spécialement dans la production et dans l’absorption de l’hormone thyroïdienne.

Manganèse: cet oligo-élément, qui agit de concert avec le cuivre, protège la thyroïde des radicaux libres. De plus, le manganèse est nécessaire à l’activation de l’hormone thyroïdienne.

Vitamine D: la «vitamine soleil» est nécessaire au bon fonctionnement de l’hormone thyroïdienne en aidant la conversion de la T4 en T3. Cette vitamine aide également la production de la TSH dans la glande hypophyse.

Vitamine E: voici un autre nutriment antioxydant bénéfique pour la glande thyroïde qui exerce une influence protectrice contre les dommages cellulaires de la thyroïde. La vitamine E aide également à équilibrer le niveau d’hormones thyroïdiennes.

Vitamine A: important pour le fonctionnement optimal de la glande hypophyse et de la glande thyroïde, la vitamine A aide à convertir la T3 en T4, et à la production de la TSH.

Magnésium: ce minéral aide à réguler la fonction thyroïdienne et est requis encore une fois pour la conversion de la T4 en T3. Les personnes souffrant d’hypothyroïdie ont souvent un faible niveau de magnésium.

Niacine et riboflavine: ces vitamines du complexe B régulent l’activité thyroïdienne et contribuent autant à la prévention de l’hypothyroïdie que de l’hyperthyroïdie. La niacine joue également le rôle d’antioxydant.

PLANTES

On a démontré que plusieurs plantes utilisées en médecine ayurvédique aidaient à maintenir une fonction thyroïdienne optimale:

Ashwagandha: connu sous le nom de «ginseng indien», l’ashwaganda est utilisé depuis des milliers d’années pour aider à équilibrer la fonction endocrinienne des glandes comme la thyroïde, les surrénales et celles du système reproducteur. Dans la tradition ayurvédique, l’ashwaganda est considéré comme une plante adaptogène. C’est-à-dire que c’est une plante qui normalise la physiologie du corps, particulièrement lors d’épisodes de stress chronique. De récentes études effectuées sur les animaux démontrent qu’un extrait de cette plante pourrait être prometteur pour stimuler la fonction thyroïdienne.

Forskoline: dérivé de la plante Coleus forskohlii, la forskoline a traditionnellement été utilisée pour aider la thyroïde paresseuse. Les chercheurs pensent que cette molécule aiderait la fonction thyroïdienne en activant une enzyme régulatrice de la fonction cellulaire qui stimulerait la libération de l’hormone thyroïdienne.

Gomme de Guggul: cette résine provenant d’un arbre originaire de l’Inde est utilisée depuis plusieurs milliers d’années par les praticiens de la médecine ayurvédique pour optimiser la fonction de la glande thyroïde et pour augmenter la combustion des graisses dans le corps.

Une dernière chose à savoir lorsque l’on parle de suppléments pour la thyroïde: assurez-vous de supporter également vos glandes surrénales.

Les glandes surrénales, qui sont situées sur le dessus des reins, deviennent fréquemment fatiguées lors d’une surstimulation (comme lors de stress physique ou émotionnel chronique) qui les laissent incapable de fournir une quantité d’hormones suffisantes pour le corps. Des glandes surrénales épuisées mènent souvent à une hypothyroïdie. Et ce qui apporte encore plus de confusion, c’est que la plupart des symptômes de ces deux problèmes de santé sont très similaires : comme la fatigue chronique, la confusion mentale, la prise de poids, et l’humeur maussade.

Nous vous recommandons donc d’utiliser quelques suppléments naturels pour supporter vos glandes surrénales sous forme d’extraits de glande surrénale de haute qualité.

Conclusion

Des millions de nord-américains souffrent de fatigue, de prise de poids importante, de sautes d’humeur et de plusieurs autres problèmes de santé dû à un mauvais fonctionnement de leur petite glande thyroïde. Ceci est un problème de santé publique important, particulièrement chez les femmes de 50 ans et plus.

Nous souhaitons que ce petit guide vous aura apporté quelques informations clé sur le fonctionnement de la glande thyroïde et quelques trucs pour prévenir naturellement les problèmes de santé qui pourraient survenir avec cette partie très importante de votre anatomie!