Ce qu’il est bon de savoir sur les fibromes pour sauvegarder votre utérus

Ce qu’il est bon de savoir sur les fibromes pour sauvegarder votre utérus

Le présent article est basé sur un écrit1 de la Dre Christiane Northrup, gynécologue américaine de réputation internationale et auteure du best-seller «La sagesse de la ménopause».

Dans cet exposé, la Dre Northrup fait un tour d’horizon des connaissances et des traitements concernant les fibromes, qui sont aussi appelés «myomes». Elle explique d’abord qu’il s’agit de tumeurs bénignes de l’utérus qui sont présentes chez 30 à 50% des femmes en Amérique de Nord. L’étiologie de ce problème n’est pas encore bien connue, mais leur incidence est la même, peu importe la race ou le statut social des femmes. Les fibromes se forment à même les muscles lisses et les tissus conjonctifs du muscle utérin lui-même. Ils peuvent se former à l’intérieur mais aussi à l’extérieur de l’utérus, au-dessus, en dessous ou sur le côté et ils peuvent même être pédonculés (croître au bout d’une tige) ce qui veut dire qu’une femme peut parfois en accoucher. Bien qu’ils puissent aussi se produire à la fin de l’adolescence ou début vingtaine, ils sont plus souvent diagnostiqués chez les femmes qui sont dans la trentaine ou la quarantaine.1 Pendant la grossesse, les fibromes préexistants peuvent croître rapidement et peuvent parfois causer des contractions utérines qui peuvent mener à un accouchement prématuré. La bonne nouvelle, selon le Dre Northrup, c’est que la plupart des fibromes ne causent pas de symptômes, ne requièrent pas de traitements sophistiqués, et la plupart ne requièrent pas d’hystérectomie, malgré ce que vous avez pu avoir déjà entendu sur le sujet ou ce que votre médecin peut vous en dire. Malheureusement, bien des médecins préfèrent brandire le scalpel plutôt que de suggérer des approches plus respectueuse de la physiologie féminine. L’utérus n’est pas un « organe jetable » et il faut se souvenir qu’il joue un rôle dans l’homéostasie du corps toute notre vie durant. Les femmes découvrent souvent trop tard qu’il y a un prix à payer pour se débarrasser de cet organe parce qu’il vous cause des problèmes à la préménopause.

 

Restez à l’écoute de votre corps

La Dre Northrup explique que la plupart des femmes qui ont des fibromes ne savent même pas qu’elles en ont jusqu’à ce que leur médecin les découvre pendant un examen pelvien annuel. Évidemment, dépendamment de la taille, du nombre, de l’emplacement des fibromes, certaines femmes peuvent avoir des douleurs, des saignements abondants, ou une pression. Si le fibrome est gros – 10 cm ou plus – l’abdomen peut grossir légèrement et la femme peut avoir l’air enceinte de quelques mois.

Le fait qu’un fibrome soit symptomatique ou non, dépend de sa taille et de son emplacement. Ceux qui sont localisés dans la paroi du muscle utérin, juste en-dessous de la surface (subséreux) peuvent être asymptomatiques. Mais ceux qui se développent dans la muqueuse utérine (submuqueux), causent souvent des saignements abondants ou irréguliers. Les femmes qui ont des fibromes mais aussi de l’endométriose peuvent avoir des crampes menstruelles, des douleurs pelviennes, ou les deux. Un fibrome peut commencer à se dégénérer lorsqu’il n’est plus suffisamment alimenté en sang, ce qui fait que les nerfs qui sont au centre du fibrome enregistrent un manque d’oxygène et produisent de la douleur, de la même façon que des orteils qui ont des engelures le feraient. Parfois, la localisation du fibrome lui-même cause des symptômes en appuyant sur un autre organe, comme le rectum ou la vessie, ce qui produit une sensation de pression dans le rectum, le bas du dos ou l’abdomen. L’emplacement d’un fibrome peut aussi interférer avec la grossesse dans certains cas.

 Quelle en est la cause?

Il est reconnu que la croissance des fibromes est stimulée par les oestrogènes, et chez les femmes qui ont une dominance en oestrogènes, ils peuvent croître très rapidement et devenir très gros, spécialement pendant la périménopause. Une théorie qui a cours présentement et à laquelle souscrit la Dre Northrup est que le pattern énergétique qui peut produire les fibromes est relié à une stagnation de l’énergie du second centre émotionnel, le chakra sexuel. Ainsi les fibromes seraient associés avec des conflits au sujet de la créativité, de la reproduction et des relations. Mais cela peut aussi s’expliquer par le fait qu’il s’agit là de situations stressantes qui ont un impact sur le système hormonal via la surproduction de cortisol, l’hormone du stress, qui dont on reconnaît le rôle comme perturbateur endocrinien.

 

Traitements médicaux

Pour l’approche médicale conventionnelle, la Dre Northrup mentionne les contraceptifs oraux à faible dose ainsi que les agonistes de la GnRH comme le Lupron ou le Synarel comme alternatives à la chirurgie, mais il est bon de se renseigner sur les effets secondaires de ces hormones synthétiques. Puis il y a les options chirurgicales qui peuvent être utilisées pour les fibromes qui causent des saignements abondants, notamment : l’ablation de l’endomètre (la muqueuse qui tapisse l’intérieur de l’utérus) par la chaleur, le laser ou d’autres techniques (cela provoque l’arrêt de menstruations et aussi l’infertilité) ; la myomectomie, qui extrait les fibromes tout en sauvegardant l’utérus; la laparoscopie ou l’ablation par les voies naturelles (vagin) des plus petits fibromes; pour les plus gros fibromes, une chirurgie abdominale ou une embolisation des artères utérines (cathétérisation qui bloque l’afflux sanguin et les fait rétrécir).

 La Dre Northrup mentionne un nouveau traitement pour les fibromes, appelé ExAblate, qui combine une imagerie par résonnance magnétique pour cartographier les fibromes utérins et des ultrasons focalisés qui chauffent et détruisent les fibromes. La procédure est effectuée en chirurgie d’un jour et est non-invasive, laissant l’utérus et les ovaires intacts. Cela implique de vous étendre sur le ventre à l’intérieur d’un appareil IRM pour environ 3 heures pendant lesquelles les ultrasons enverront des ondes qui chaufferont et détruiront le tissu problématique. Les effets secondaires incluent des cloques sur la peau du ventre, des crampes, des nausées, et une certaine douleur qui peut être soulagée par des médicaments d’ordonnance. Ce traitement serait efficace pour 70% des femmes, alors que 20% à 30% vont requérir une autre chirurgie à l’intérieur d’un an. Pour les femmes qui désirent devenir enceintes, elle indique que ce traitement est déconseillé car il n’y a pas de données suffisantes pour déterminer ce qui arrive à la paroi et à la muqueuse utérine après ce type de traitement.

L’hystérectomie est probablement l’option la plus souvent offerte aux femmes Nord-Américaines qui ont des fibromes, mais la Dre Northrup met les femmes en garde d’étudier à fond le pour et le contre de cette option. L’hystérectomie devrait être le dernier recours, réservé aux femmes qui, en plus d’avoir des fibromes, ont aussi des problèmes de saignements abondants insolubles ou des problèmes de douleurs qui n’ont simplement pas été réglées avec les autres mesures de traitement.

Traitements alternatifs

La Dre Northrup place l’hormonothérapie à base de progestérone bio-identique en tête de liste des traitements pour les fibromes. La progestérone est reconnue pour diminuer la dominance des oestrogènes responsables de l’augmentation de la taille des fibromes ou des symptômes qui y sont associés. Mme Northrup recommande la progestérone bio-identique, soit sous forme orale (Prometrium) ou transdermique (crèmes à la progestérone obtenue sous ordonnance ou sur Internet) de préférence aux progestines comme le Provera (acétate de médroxyprogestérone). Il faut cependant noter que cette approche ne fonctionne pas lorsque les fibromes ont atteint une certaine taille. Si vous utilisez la progestérone à cette fin, il est indispensable d’être suivie par un professionnel de la santé pour savoir si le traitement fonctionne ou non. De plus, avant d’utiliser la progestérone il est fortement conseillé de faire diminuer les fibromes par d’autres moyens naturels. Voici les conseils à ce sujet de Nicole Renaud, naturopathe agréée associée au site santedesfemmes.com:

 «Le supplément suggéré pour la gestion des fibromes est le produit «Triple action: extraits de crucifères et resvératrol» de Life Extension vendu sur le site www.boutiqueantiage.com. Ce supplément contient entre autre l’indole-3-carbinol et le DIM, très importants pour la détoxication des hormones par le foie.

 «Les exercices à privilégier sont la trampoline, la course, la bicyclette, le baladi car ils favorisent la circulation au niveau du foie et de l’utérus. L’alimentation devra être pauvre en viande rouge et vous devrez éviter tout excès de produits animaux (qui augmentent la sécrétion des hormones). Préférez les légumes verts feuillus, les légumes de la famille du chou et spécialement le brocoli et augmentez votre consommation de fibres pour assurer un bon transit intestinal car les hormones sont évacuées via les intestins et la graisse accumulée dans les intestins peut en fait produire de l’oestrogène. Évitez tout ce qui peut alourdir votre digestion, dont les gras saturés et l’alcool car ils interfèrent avec le travail de détoxication du foie. Ajoutez les graines de lin fraîchement moulues quotidiennement. Concommez des poissons sauvages, des huiles première pression à froid (dont l’huile de noix de coco) et évitez le sucre le plus possible. Tentez d’éviter les pesticides et tout ce qui peut contenir des métaux lourds. Les cosmétiques, les plastiques et tous produits dérivés du pétrole sont riches en éléments perturbateurs endocriniens et devraient le plus possible être évités. L’acupuncture et l’homéopathie pourraient aussi être des atouts. Toutefois, n’oubliez pas de vous assurer auprès de votre médecin qu’il n’y a aucune pathologie.»

 Autres options holistiques

La première chose à considérer, souligne la Dre Northrup, est qu’un fibrome peut ne pas avoir besoin de traitement. Elle fait remarquer qu’une attitude d’observation et d’attente n’est pas déraisonnable et que dans plusieurs cas vous pouvez vivre avec des fibromes pendant plusieurs années sans avoir de conséquences néfastes pour la santé s’ils ne vous dérangent pas et n’oubliez pas qu’ils ne sont pas considérés comme dangereux pour le cancer. En outre, la baisse d’œstrogène qui survient à la fin de la périménopause et à la ménopause cause généralement le rétrécissement des fibromes.

Selon la Dre Northrup, des changements alimentaires devraient être la pierre angulaire de l’approche de traitement pour les femmes qui s’intéressent aux alternatives aux médicaments et à la chirurgie. Elle précise que puisque l’utérus est sensible aux estrogènes, n’importe quelle approche alimentaire qui diminue la dominance en oestrogènes fonctionne souvent pour les fibromes. Consommer une alimentation riche en protéines et en acides gras essentiels et faible en aliments à indice glycémique élevé comme le sucre blanc et les féculents peut aider. Les aliments raffinés comme le sucre et les féculents augmentent la production d’insuline, laquelle modifie la façon dont l’œstrogène est métabolisé, créant des composés qui favorisent l’inflammation cellulaire et les symptômes associés aux fibromes, incluant l’augmentation de la taille des fibromes préexistants. (La preuve que l’alimentation, les oestrogènes et les fibromes sont étroitement reliés, est le fait que les fibromes sont plus courants chez les femmes ayant un surplus de poids).

Mme Northrup recommande les phytoestrogènes, en particulier la graine de lin moulue, pour réduire la transformation par le foie de l’œstrogène que le corps fabrique en mauvais oestrogènes qui risquent davantage de produire des mutations menant au cancer. Les graines de lin moulues, qui sont riches en fibres et en acides gras omega-3, aident également à réduire l’inflammation et la croissance des tumeurs à travers le corps, et le libèrent des toxines, incluant l’excès d’œstrogène. (À noter que ceci ne s’applique pas à la graine de lin entière – il faut absolument la consommer fraîchement moulue.)

De plus, une grande variété de plantes contribue à maintenir l’équilibre hormonal naturellement, en particulier la baie de gattilier, le dong quai et l’actée à grappe noire. D’autres approches efficaces mentionnées par la Dre Northrup pour maintenir l’équilibre hormonal incluent la perte de poids, l’exercice aérobique, le tai chi, la méditation, l’acupuncture, les compresses d’huile de ricin (castor oil), la thérapie en polarité, la médecine homéopathique, et le massage.

Références et lectures recommandées:

Lepine, L. A., et al. (1997). Hysterectomy surveillance — United States, 1980–1993. MMWR, 46, 1–15.

Healing Fibroids: A Doctor’s Guide to a Natural Cure, par Allan Warshowsky, M.D. and Elena Oumano
La sagesse de la ménopause», par Christiane Northrup, M.D. Références

Source: http://www.drnorthrup.com/womenshealth/healthcenter/topic_details.php?topic_id=64