Les xénoestrogènes: ces imposteurs!

Les xénoestrogènes: ces imposteurs!

ÉQUILIBRE HORMONAL

Les xénoestrogènes sont des substances auxquelles nous pouvons être exposés et qui «miment» les hormones. C’est-à-dire qu’ils ont une conformation chimique semblable à celles des estrogènes et qu’ils peuvent se lier aux récepteurs sur les cellules de la même façon que les estrogènes peuvent le faire. Ces «imposteurs hormonaux» peuvent entraîner une situation de dominance en estrogènes et ainsi perturber l’équilibre hormonal naturel: puberté précoce, syndrome prémenstruel, flux menstruel abondant, irrégularités du cycle, acné, hirsutisme, sensibilité douloureuse aux seins, migraines, augmentation du poids sans modification de la diète, fringales alimentaires incontrôlables, kystes (seins, ovaires et utérus), fibrome utérin, endométriose, fausses couches, dépression, insomnie, fatigue constante, pertes de mémoire, hypertension, rétention d’eau et œdème, bouffées de chaleur, diminution ou perte de la libido, ostéoporose, conditions inflammatoires, développement du cancer du sein, de l’utérus, et chez les hommes, cancer des testicules, de la prostate, etc. De plus, certaines études à long terme démontrent que les xénoestrogènes pourraient avoir un impact sur le fœtus en développement, notamment au niveau de ses organes sexuels, mais aussi sur son équilibre hormonal futur. Outre le fait qu’ils peuvent perturber l’équilibre hormonal, les xénoestrogènes peuvent aussi s’accumuler dans notre corps au niveau du gras corporel. Or, une fois accumulés dans l’organisme, il existe 2 façons naturelles de les éliminer: maigrir ou encore, allaiter. Lorsque l’on maigrit, les xénoestrogènes passent dans la circulation sanguine et sont éliminés dans les selles. Lorsque l’on allaite, ils sont excrétés dans le lait maternel. En partie pour cette raison, les femmes qui ont déjà eu l’occasion d’allaiter sont davantage protégées du cancer du sein.

PRÉVENIR PLUTÔT QUE GUÉRIR

Pour avoir et maintenir une bon équilibre hormonal, il est impératif d’éviter le plus possible l’utilisation de produits ou de procédés menant à l’exposition aux xénoestrogènes. Plusieurs produits que nous utilisons chaque jour contiennent des substances synthétiques reconnues comme étant des xénoestrogènes et ces derniers sont souvent déversés dans l’environnement après utilisation. Puisque l’on sait qu’ils peuvent être stockés dans les graisses, ils s’accumulent donc au niveau de la chaîne alimentaire: les poissons comme le thon, par exemple, sont placés très haut dans la chaîne alimentaire et peuvent accumuler des xénoestrogènes dans leur chair. D’autre part, nous oublions parfois que notre peau a une grande capacité d’absorption. Il est connu que les crèmes à base d’hormones utilisées en thérapie hormonale substitutive, sont très bien absorbées par la peau et produisent des effets sur l’organisme. Or, il en est de même pour les substances xénoestrogènes auxquelles notre peau est exposée: pesticides, antibactériens, détergents, cosmétiques etc. Il existe une panoplie de substances xénoestrogènes non-réglementées qui sont des ingrédients de plusieurs produits d’usage courant. Malheureusement, le gouvernement et les industries sont vraiment en retard en ce qui concerne la réglementation sur l’utilisation de certains produits chimiques xénobiotiques. Nous avons la trop souvent fâcheuse habitude de nous fier aux autorités pour nous protéger. Or, les autorités font probablement du mieux qu’elles peuvent, mais les résultats des études à long terme ne sont pas encore pris en compte, les industries exercent une pression, et il y a beaucoup de travail à faire encore. Il est donc très important d’être bien informé et de faire des choix éclairés en tant que consommateurs.

QUELQUES SUBSTANCES XÉNOESTROGÈNES….

Voici maintenant une liste non-exhaustive de quelques substances reconnues comme étant des xénoestrogènes et des produits ou procédés dans lesquels nous pouvons les retrouver (produits cosmétiques, produits alimentaires, plastiques, pesticides etc.)

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NOUS POUVONS AGIR!Il est quasi impossible d’éliminer tous les xénoestrogènes de notre vie. Par contre, nous pouvons en limiter l’utilisation et l’exposition en faisant des choix santé et écologiques. S’il y a une volonté de la population pour des produits sains exempts de xénoestrogènes, l’industrie devra s’ajuster en conséquence. Maintenant, voici quelques trucs pour vous aider à limiter la consommation et l’exposition aux xénoestrogènes:

EXAMINEZ VOTRE ALIMENTATION

Chaque fois que cela est possible, consommez des produits alimentaires issus de l’agriculture biologique et du commerce équitable. Viandes sans hormones, produits sans pesticides, herbicides ou fertilisants synthétiques.

  • Évitez au maximum d’utiliser des herbicides (utilisez une tasse de sel dans un gallon de vinaigre à la place).
  • Lavez soigneusement tous les fruits et les légumes. Par exemple, les fruits qu’on ne peut peler (par ex. fraises, mûres) qui parcourent une longue distance, doivent être traités pour supporter le transport: il est difficile d’éliminer toute trace de préservatif sur ce type de fruits.
  • Supprimez de votre diète tous les gras hydrogénés et le plus possible les gras animaux (accumulation dans la chaîne alimentaire).
  • Utilisez le moins possible le four à micro-ondes: surtout avec des aliments contenant des matières grasses dans des contenants de plastique, ou emballés avec de la pellicule plastique. Préférez les contenants en verre ou en céramique. (Une étude de l’Université de Darmouth (USA) a démontré que de l’huile végétale en contact avec de la pellicule plastique chauffée au four micro-ondes contenait 500 000 fois la quantité nécessaire de xénoestrogènes pour stimuler la croissance de cellules de cancer du sein in vitro).
    S’assurer d’un apport quotidien d’au moins 30 grammes de fibres alimentaires. Les fibres alimentaires permettent d’éliminer plus rapidement les xénoestrogènes et surtout d’éviter qu’ils soient réabsorbés par le système.
  • Buvez le plus possible de l’eau purifiée, sans chlore ni fluor. Utilisez le moins possible des bouteilles de plastique pour l’eau (surtout, ne les réutilisez pas).
  • Diversifiez vos sources de protéines.
  • Assurez-vous d’un apport quotidien d’acides gras essentiels.
  • Faites attention aux phytoestrogènes. À la différence des xénoestrogènes, ils ne s’accumulent pas dans l’organisme, mais ils peuvent au contraire se fixer sur les récepteurs d’estrogènes empêchant les xénoestrogènes de se fixer. Il faut quand même être prudent, car ils peuvent contribuer à une situation de dominance en estrogènes chez certaines personnes. On les retrouve entre autres dans les produits à base de soya, de trèfle rouge, d’igname sauvage ainsi que dans certaines huiles essentielles (badiane, sauge, fenouil doux, marjolaine).
  • Limitez l’utilisation de produits à base de soya.
  • PRENEZ SOIN DE VOTRE CORPS
    Utilisez des produits corporels exempts de parabens et autres xénoestrogènes. La vaste majorité des lotions pour la peau contiennent des parabens comme préservatifs (Certaines compagnies, comme la compagnie Druide® par exemple, s’assure que ses produits n’en contiennent pas.) Vérifiez les étiquettes!
  • Utilisez une bonne huile pour le corps à la place des crèmes, qui ne bouchera pas vos pores de peau et qui l’hydratera efficacement. L’huile d’amande et l’huile d’avocat sont de bons choix pour la peau du visage.
  • Évitez les soins capillaires à base de placenta: les hormones qu’ils peuvent contenir donnent de beaux cheveux, mais peuvent contribuer à la dominance en estrogènes. D’ailleurs, un article a été publié dans la revue New Scientist concernant un cas où de très jeunes filles africaines ont commencé à avoir du poil pubien et ont vu leur seins grossir après que les mères aient utilisé un shampoing à base de placenta pour laver leurs cheveux.
  • Évitez les vernis à ongles et si vous ne pouvez vous en passer, choisissez-en un qui ne contienne pas de phtalates.
  • Évitez les crèmes solaires qui contiennent une longue liste d’ingrédients. Les filtres minéraux comme le dioxyde de titane et l’oxyde de zinc (quoique plus difficiles à appliquer) offrent une protection suffisante et ont l’avantage de ne pas pénétrer dans la peau.
    Utilisez des condoms sans spermicides au lieu de la pilule contraceptive.
  • Pour une thérapie hormonale substitutive, utilisez une crème à la progestérone naturelle (sans parabens) au lieu de comprimés. En général, les hormones prises oralement sont métabolisées à environ 80-90% par le foie: seulement un 10-20% se rend jusqu’aux tissus et apporte l’effet escompté, le reste est éliminé dans l’urine. Par contre, lorsqu’appliquées sur la peau, les hormones sont directement absorbées par le corps. Donc, la dose absorbée par la peau est beaucoup plus importante que celle absorbée oralement.
  • Protégez votre peau des huiles électriques, lubrifiants, colles, peinture, laques, solvants, huiles, carburants, déchets industriels, fertilisants. Mettez des gants!
  • Utilisez un simple détergent avec le moins possible d’ingrédients chimiques: Nature Clean ® est un bon choix pour le détergent à lessive et à vaisselle (IGA, Métro, Canadian Tire).

ÉLIMINEZ

  • Le Calcium D-glucarate (300mg par jour) aide à l’élimination des xénoestrogènes et des agents cancérigènes. Le Curcuma (95% de curcumine) (100 mg par jour) favorise aussi l’élimination des xénoestrogènes. Vous pouvez trouver ces 2 substances entre autres dans le produit «Triple action: extraits de crucifères et resvératrol» de Life Extension vendu sur le site www.boutiqueantiage.com qui aide le foie à éliminer les xénoestrogènes et autres estrogènes superflus.
  • Ne bouchez pas vos pores de peau avec des produits cosmétiques, des antisudorifiques, des déodorants et des parfums. La transpiration permet d’éliminer les substances toxiques de notre corps. D’ailleurs, il existe des thérapies qui combinent le sauna et des huiles essentielles afin d’éliminer des xénoestrogènes.
  • Éliminez des selles consistantes et bien formées au moins une à deux fois par jour. Un apport supplémentaire de fibres peut être nécessaire.
  • Faites une bonne cure de nettoyage au moins une fois par année.
  • Ajoutez à la cure de nettoyage une formule d’herbes combinées reconnues pour leur capacité à éliminer les métaux lourds et les toxines.
  • TRANSPIREZ RÉGULIÈREMENT PAR DES EXERCICES OU DU SPORT !

UTILISEZ MOINS POUR FAIRE MIEUX!

Cela peut paraître difficile et un peu décourageant de commencer à lire toutes les étiquettes des produits que nous utilisons, mais n’oubliez pas que la plupart de ces produits ou procédés nous exposant aux xénoestrogènes ne sont pas essentiels à notre survie et à notre bonheur. Le marketing et la publicité des compagnies nous font croire que nous avons absolument besoin d’un produit, que nous ne pouvons nous en passer! Vraiment? En prenant le temps de nous informer sur les produits que nous utilisons, nous pouvons faire des choix éclairés et éviter de nuire à notre santé. Nous pourrons alors nous apercevoir qu’un produit peut comporter plus d’effets nocifs que d’effets bénéfiques. Par exemple, dans l’industrie cosmétique, la publicité est orientée pour nous faire croire que la seule façon d’avoir une belle peau est d’utiliser une crème cosmétique avec une longue liste d’ingrédients avec des noms plus bizarres les uns que les autres, qui sent très très bon et qui coûte très très cher. Or, il a été démontré que la meilleure méthode pour obtenir une belle peau de façon naturelle, est de boire beaucoup d’eau, d’avoir un foie en santé, des hormones équilibrées et d’appliquer un corps gras pour empêcher que la peau ne craque et ne se ride lorsqu’elle est exposée aux intempéries. Une belle peau, ça vient de l’intérieur et non pas de l’extérieur. Pour ce qui est de la nettoyer et de la nourrir en profondeur, un masque de miel fait très bien l’affaire. Pourquoi acheter un masque à base de miel à 20$ alors qu’on peut acheter un pot de miel à 5$ (qui a l’avantage d’être très actif et d’être bon marché)? Pourquoi ne pas utiliser un ingrédient naturel plutôt qu’un produit à base de cet ingrédient? Finalement, en s’informant et en usant judicieusement de notre créativité, il y a moyen de faire des choix qui préservent notre santé et notre environnement. Il est toujours possible d’utiliser moins et de faire mieux.

BONNE SANTÉ OPTIMALE!

Julie Turcotte, B. Sc.

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