Les femmes doivent-elles devenir leur propre médecin?

Les femmes doivent-elles devenir leur propre médecin?

Bonjour,

J’ai consulté une naturopathe et je suis un peu déçue. Évidemment, je sais bien qu’une consultation en naturopathie se fait en quelque sorte à nos risques et périls, mais ce qui m’apparaît important de souligner toutefois c’est que cette multiplication d’informations sur les hormones bio-identiques, «sous la couverture» en quelque sorte, fait que les femmes doivent devenir leur propre médecin. Et si je souhaite une prise en charge par chacun et chacune de sa santé, je pense que certaines subtilités nous échappent. Par exemple la crème à la progestérone peu avoir un important effet sur l’humeur et s’avérer dépressive. Ça a été le cas pour moi. Si je connais cet effet secondaire simplement en ayant lu différents livres sur le sujet, ma naturopathe aurait dû le savoir aussi et le prévenir. Bref, ces substances sont puissantes et ne doivent pas êtres utilisées à la légère. Je trouve déplorable que les femmes de mon âge (48 ans) en soit réduites à ces essais/erreurs pour arriver finalement à vivre une pré-ménopause relativement équilibrée. Et évidemment je trouve encore plus déplorable le fait que j’ai dû me rendre chez Créa-med et payer le gros prix pour avoir enfin des services spécialisés.

Je reconnais tout le travail que vous faites et je suis très heureuse que des femmes aient pu grâce à vous trouver soutien et remède à leur maux. Je serais encore plus heureuse que vous offriez aux femmes un forum pour qu’elles haussent le ton et dénoncent cette situation injustifiable.

Gabrielle


Bonjour Gabrielle,

Je vous remercie de cette excellente intervention. Je suis bien d’accord avec vous — et c’est d’ailleurs l’évidence même — une consultation en naturopathie n’offre aucune garantie de succès. Toutefois, bien des gens qui ont recours à la médecine vous diront qu’une consultation médicale n’offre pas non plus de garantie de succès. Le fait est que toute personne qui veut assurer le succès de sa démarche de santé n’a d’autre choix que de devenir son propre médecin — et nous, les femmes, avons le grand avantage de pouvoir être plus facilement à l’écoute de notre corps grâce à notre intuition féminine. Nombre de femmes nous écrivent pour dire qu’elles ont suivi leur intuition et refusé de prendre les médicaments qui leur étaient proposés par le médecin et s’en félicitent aujourd’hui car elle ont retrouvé leur santé et qualité de vie par des moyens plus en harmonie avec la nature et qui ne comportaient pas d’effets secondaires dangereux.

Pour ce qui est de la crème à la progestérone, oui en effet un surplus peut créer un effet dépressif et votre naturopathe aurait peut-être dû vous mentionner cette possibilité. Toutefois, cet effet de la progestérone est plutôt rare et il s’agit en réalité d’un état transitoire et tout rentre dans l’ordre dès qu’on diminue la dose ou qu’on cesse d’utiliser le produit (une intolérance à la progestérone, bien que très rare, est aussi possible). Il en est de même pour les autres effets secondaires de la progestérone transdermique, tels que la nausée ou les maux de tête. Les informations à ce sujet sont disponibles sur le site. Quant à votre affirmation qu’il s’agit de «substances puissantes qui ne doivent pas être utilisées à la légère» — je suis tout à fait d’accord avec vous. Il faut suivre le dosage suggéré et le calendrier d’application selon le stade où nous en sommes (préménopause, ménopause ou post-ménopause) si on veut en retirer les bienfaits escomptés. Toutefois, quand on pense aux erreurs qu’ont pu faire les femmes dans l’utilisation de ce produit, qui est en vente libre aux É.-U. depuis plus de trois décennies et des millions de femmes l’utilisent couramment ou l’ont utilisé par le passé, c’est incroyable qu’il n’y ait jamais eu des effets secondaires de nature à inciter les autorités de la santé aux É.-U. à retirer ces produits du marché. Cela démontre la grande innocuité de ce produit.

De plus, si ce produit avait présenté des risques pour la santé des femmes ou des effets secondaires dangereux tel que c’est le cas avec les hormones synthétiques non bio-identiques, je puis vous assurer que le Dr John Lee ne l’aurait pas suggéré comme hormonothérapie utilisable sans surveillance médicale — bien qu’il exhortait les femmes à utiliser ce produit en consultation avec leur médecin si possible. Je fais de même sur le site santedesfemmes.com. Mais pour bien des Canadiennes cela n’est pas possible car bon nombre de médecins (surtout au Québec où ils peuvent encourir des réprimandes de leur association mécicale ) hésitent à prescrire tout produit qui ne figure pas dans leur « Bible », qui est Compendium des produits et spécialités pharmaceutiques (CPS). Si la crème à la progestérone n’est pas dans le CPS, c’est qu’aucun labo pharmaceutique n’est intéressé à investir les sommes énormes qui sont requises pour la faire homologuer comme médicament car étant donné que les substances naturelles ne sont pas brevetables, il n’y aurait pas suffisamment de retour financier.

Dans ce monde à l’envers où la médecine est maintenant au service du profit, les femmes ont tout avantage à se prendre en main et devenir leur propre médecin en étant bien informées — c’est à mon avis la meilleure façon de nous assurer d’une longue vie en santé et d’éviter les écueils de la surmédicalisation alors que nous avançons en âge. Pour ce qui est d’aider les femmes à se faire entendre des autorités de la santé, je le fais dans la mesure de mes moyens via ce site web, mais il est à espérer que des organismes tels que le Réseau québécois d’action pour la santé des femmes pourraient offrir un tel forum.

Bien cordialement,