L’oestradiol est-il à risque et le Prometrium est-il bio-identique?

L’oestradiol est-il à risque et le Prometrium est-il bio-identique?

Bonjour,

Je suis infirmière et plus je lis sur le sujet des hormones, plus je suis mêlée…J’ai lu le livre du Dre Demers, et je l’ai même rencontrée. J’ai commencé les hormones qu’elle nomme bio-identiques soient: l’Estrogel et le PrometriumMD, puis je vais sur votre site que je consulte régulièrement et il y est clairement dit que l’oestradiol est à risque et que le PrometriumMD (progestérone) n’est pas bio-identique….c’est à y perdre son latin… Sur ma boîte de PrometriumMD il y est écrit progestérone mais aussi progestin/progestatif…. Je ne sais plus quoi penser. Pourtant les dires du Dre Demers sont catégoriques, il n’y a aucun risque à prendre ces 2 hormones qu’elle qualifie tout le long dans son livre que vous avez sûrement lu d’ailleurs, de bio-identiques. Dans vos articles il y est clairement écrit qu’il existe un risque réel à prendre l’Estrogel, qui est composé d’estradiol alors qui croire?

Parfois je me demande si les dires du Dre Demers sont tous véridiques, elle qui encense ces 2 hormones. J’éprouve de la difficulté à prendre une décision éclairée à ce sujet, moi qui n’ai jamais eu de problèmes à gérer tous les domaines de ma vie. Cela fait 4 ans que je prends de l’Estrogel, mais depuis ma rencontre avec la Dre Demers elle m’a prescrit le PrometriumMD même si j’ai subi une hystérectomie il y a plusieurs années. Je ne veux pas commencer à craindre pour ma santé, voire même ma vie, car à la lecture de vos articles je me pose de sérieuses questions. Est-il possible pour vous de m’aider dans ce questionnement?

Je vous en remercie.

Isabelle V.


Chère Isabelle,

J’ai été très surprise que vous ayez trouvé quelque part sur mon site la mention que le PrometriumMD n’est pas bio-identique. Je vous serais très reconnaissante de me préciser à quel endroit se trouve le texte qui n’est pas clair à ce sujet. Je vous suggère de faire une recherche (cliquez sur «Faire une recherche» dans le menu à gauche de la page d’accueil), puis tapez «Prometrium» (ne mettez pas d’accent sur le « e »). Je viens de le faire et il est sorti 14 références et sans exceptions, je précise que le PrometriumMD contient de la progestérone bio-identique, ou identique à celle que produit le corps humain.Pour ce qui est de la mention de «progestin» et «progestatif» sur votre boîte de PrometriumMD, il est certain que le terme «progestatif» s’applique à ce produit car c’est un terme qui décrit l’action progestative de la progestérone, c’est-à-dire que la progestérone permet la gestation. Par contre le terme «progestin» ne s’applique pas au PrometriumMD. C’est un terme qui est généralement réservé aux produits tels que le ProveraMD ou d’autres types de molécules non bio-identiques (inventées en laboratoire) qui imitent la progestérone mais n’en ont pas toutes les propriétés bienfaisantes. Ce terme apparaît peut-être sur l’emballage du PrometriumMD pour indiquer la classe de médicaments à laquelle il appartient, sans pour autant l’associer aux progestines comme le ProveraMD.

J’ai lu «Hormones au féminin» de la Dre Demers et j’ai écrit deux chroniques à ce sujet. Cliquez sur «À LIRE» puis sur «DOSSIER HORMONES», puis choisissez la catégorie «Hormonothérapie naturelle pour les femmes». Si l’Estrogel est utilisé en combinaison avec la progestérone, comme le préconise très clairement la Dre Demers, il ne devrait pas y avoir de risques pour les femmes en santé qui n’ont pas de prédisposition génétique au cancer du sein.

Le problème avec l’Estrogel survient lorsqu’il est prescrit seul, sans progestérone, ce que font encore de nos jours la plupart des médecins lorsque les femmes n’ont pas leur utérus. À l’instar du Dr John Lee, la Dre Demers déplore cet état de choses, et j’espère qu’elle arrivera à se faire entendre par la profession médicale. Le Dr Lee a été le premier à écrire des livres à ce sujet et à mettre les femmes en garde contre le protocole médical qui veut que les femmes qui n’ont pas leur utérus ne prennent que de l’oestrogène seul (sans progestérone). Quel que soit l’oestrogène qui soit prescrit, qu’il soit bio-identique comme l’Estrogel ou non bio-identique comme le PremarinMD (qui est d’origine animale), le risque est essentiellement le même : prescrit sans progestérone,  il augmentera le risque d’une stimulation excessive des cellules du système reproducteur, dont les ovaires, l’utérus et les seins.

Bien sûr les médecins prescrivent la progestérone (ou prescrivent encore parfois une progestine comme le ProveraMD) aux femmes qui ont leur utérus pour prévenir le cancer de cet organe, mais lorsqu’ils ne prescrivent que de l’oestrogène aux femmes qui n’ont pas leur utérus, ils oublient que les cellules des seins seront également stimulées. C’est dans ce sens que j’ai parlé des risques inhérents à tous les oestrogènes de remplacement, y compris l’Estrogel. Cependant, si les médecins adhéraient au protocole suggéré par la Dre Demers et par le Dr Lee, je crois que les femmes seraient bien mieux servies et les risques inhérents à l’hormonothérapie seraient minimisés.

Je dirais que vous êtes privilégiée d’avoir un médecin qui comprend l’importance de la progestérone pour aider le système hormonal à demeurer équilibré et à minimiser les dangers que pourrait poser l’oestrogène seul. De plus, la progestérone aide l’oestrogène à mieux fonctionner et à apporter les bienfaits que vous devriez en attendre au niveau cardiovasculaire ainsi que pour la santé des tissus en général, en particulier pour la muqueuse vaginale. La plupart des médecins du Québec ne vous auraient prescrit que de l’oestrogène, et c’est là que vous auriez pu courir de graves dangers. L’oestrogène sans progestérone est moins efficace et risque davantage de causer des effets secondaires et d’augmerter les risques de cancer des organes sensibles à la stimulation de cette hormone.

Là où la Dre Demers et le Dr Lee diffèrent d’opinion est que Mme Demers préconise un remplacement hormonal visant à maintenir les hormones stéroïdes, en particulier l’oestrogène, à un niveau beaucoup plus élevé que ce que la nature a prévu pour les femmes à la ménopause. Le Dr Lee pour sa part suggérait un remplacement hormonal n’allant pas au-delà des niveaux prévus par la nature pour maintenir la santé des os, des tissus et du système cardiovasculaire.

Il faut dire que l’approche de la Dre Demers a de puissants alliés en moment, mais ceux-ci ne sont pas du monde de la médecine mais plutôt du monde des célébrités d’Hollywood. Par exemple, Suzanne Somers a écrit un livre qui fait sensation depuis déja quelques temps. Elle préconise une approche similaire à celle du Dre Demers : un remplacement hormonal qui permette à la femme de garder une apparence et une allure de jeunesse bien au-delà de la ménopause. À l’appui de cette hypothèse, la Dre Demers fait une interprétation très intéressante des statistiques et des résultats de plusieurs études qui ont marqué des jalons dans l’histoire de l’hormonothérapie. Si son hypothèse s’avère bien fondée, nous aurons peut-être enfin découvert la fontaine de Jouvence!!!

Mais entre temps il n’en demeure pas moins que nous nous engageons dans un territoire inconnu. Bien sûr, l’utilisation d’une dose adéquate de progestérone bio-identique aide le système hormonal à se garder en équilibre, et minimise les risques que pourrait faire courir l’oestrogène seul. Mais il n’en demeure pas moins qu’au fur et à mesure que nous vieillissons l’ADN de nos cellules a de plus en plus de difficulté à se répliquer parfaitement, et ces erreurs dans la réplication de l’ADN sont de fait les principales causes de la déchéance physique qui mène à la vieillesse et à la mort. Ce que l’on ne sait pas à l’heure actuelle — et que des études futures nous révéleront sûrement — c’est l’impact de niveaux élevés d’oestrogène sur les cellules vieillissantes. À 20 ans il n’y a pas de problème à avoir un niveau élevé d’oestradiol, mais à 65 ou à 75 ans… comment nos cellules vont-elles composer avec toutes ces hormones? Je dois avouer que j’ai des questionnements là-dessus.

En ce qui concerne vos questionnements sur ce que vous devriez faire, je ne puis vous dire autre chose que d’être à l’écoute de votre corps et de votre intuition. Poursuivez vos recherches et n’oubliez pas… nous émanons d’une intelligence divine, et cette intelligence est inscrite au plus profond de nous et dans chacune de nos cellules. Essayons de nous brancher sur le divin, de consulter notre Grand Médecin intérieur, et les réponses viendront d’elles-mêmes.

Je vous souhaite de poursuivre votre démarche de santé dans la sérénité et dans la paix intérieure — c’est le meilleur gage de succès.

Sincèrement et amicalement,